Les Classiques Viennois Œuvres De Carulli Diabelli Moscheles… Musique Pour Guitare Et Piano Akers

Le congrès de Vienne (1815), "piloté" par Metternich établit dans les territoires de l’empire autrichien et de la confédération germanique, une censure draconienne sur toutes les formes d’expression, et entre autres sur les productions musicales. La musique se réfugia alors, notamment à Vienne, dans le cercle familial et les salons bourgeois, créant le style "Biedermeier" (du nom d’un personnage de fiction, archétype du naïf bonheur petit-bourgeois), avec des œuvres simples, prévues pour de petits effectifs. Cette période coïncide avec l’avènement de la guitaromanie qui déferla alors sur l’Europe, créant de véritables "guerres" entre partisans de tel ou tel virtuose. Les deux sources de ce répertoire sont le lied et la danse. Aussi ne s’étonnera-t-on pas de trouver, à côté des Nocturnes de Carulli (pourtant truffés de mélodies populaires), et de la Sonate pour guitare seule de Giuliani, des Variations sur des airs d’opéras à la mode (de Paesiello et Rossini), ou sur une chanson (Variations de Moscheles, pianiste virtuose amoureux de J.S. Bach, à la couleur étonnamment grave), et des Polonaises endiablées comme mouvement final… . Les instruments d’exception utilisés par les interprètes hors pair de cet enregistrement restituent dans des tonalités délicieuses le charme et l’expressivité de ces musiques mélodieuses vouées au divertissement dans un cadre intime. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)