 En 1933 Korngold est près de quitter Vienne pour Hollywood, en guise d’aurevoir à l’ancien monde il compose un Quatuor irrévérencieux. Il s’y amuse de la Cinquième Symphonies de Beethoven dont le motif récurrent alterne avec des alanguissements de chat au long de l’Allegro et raille le didactisme de Schoenberg, entendant bien étendre les frontières de la tonalité sans s’encombrer de l’atonalisme. Les Alma ont tout compris de cette fausse pochade où résonnent quelques œillades au lyrisme de Richard Strauss, la joue avec des tendresses amusées (écoutez l’Intermezzo), chaloupent la grande valse du Final avec un chic fou. Irrésistible ! Tout un autre monde parait dans le Troisième Quatuor, son ultime partition de musique de chambre écrite en 1945, écho sonore de la dépression qui le ronge et rend méconnaissables les thèmes de ses musiques de film qu’il y insère. Œuvre au noir, qui cette fois ci repousse la tonalité avec moins de ménagement, grince, trouble par ses directions perdues, son caractère spectral dont les Alma ne dissimulent aucune aspérité. Serait-ce, plutôt que la tardive Symphonie, l’ultime chef d’œuvre de l’auteur de "La Ville Morte". Ils le croient et m’en convainquent. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffel")  Si de Korngold on connait plus particulièrement l'opéra « Die Tote Stadt » (1920), les musiques écrites pour Hollywood dès les années 1930 et son concerto pour violon (1945), le reste de son œuvre reste trop méconnue. De ses trois quatuors à cordes l’Alma Quartet nous propose les deux derniers datant respectivement de 1933 et 1945. Dans le premier, le discours est plaisant, alerte, clair et rythmé suivant un style combinant astucieusement un post-romantisme expressif et mélodieux, quelques accents de modernité et un style mélodique populaire. Ainsi, le premier mouvement contient d’évidentes réminiscences des célèbres ponctuations de la Cinquième symphonie de Beethoven, le deuxième prend des aspects de danses joviales, le troisième hésite entre une douce mélancolie contemplative et un ton ombrageux et le quatrième est dédié à la valse viennoise aux harmonies modernes. Douze ans plus tard, le troisième quatuor traduit une période plus intime du compositeur marquée par la dépression. L’ambiance y est plus sombre et torturée avec des accents modernes n’empêchant pas pour autant des côtés populaires, voire finalement allègres, et une écriture mélodique sensible entre mélancolie et rythmiques incisives. Ces quatuors agréables à découvrir témoignent du style élégant et sensible d'un compositeur à la musicalité tant stimulante que touchante.  Erich Wolfgang Korngold (1897-1957) was a genius. Naturally he was most widely known and rewarded as one of the founding composers of Hollywood film music, but he is not a particularly well-known composer in the classical music world. His three string quartets are surely masterpieces and can be seen as modern tone poems imbued with beautiful melancholy and Viennese charm. A child prodigy, Korngold wrote some of the most heart-wrenching melodies, which are sure to leave any listener longing for more. His String Quartet No. 2, Op. 26 (1933) was written just before Korngold moved to Hollywood and is full of musical imagery of Vienna, with gestures towards the waltzes of Johan Strauss II as well as the intricate lyricism of Richard Strauss. A fierce anti-serialist, Korngold was determined that it was still possible to stretch the boundaries of tonality without adapting to the 12-tone technique. The String Quartet No. 3, Op. 34 (1945) is full of themes that he used in his film scores and was written when Korngold was suffering from deep depression. The quartet is much darker. Why did we choose to tackle Korngold’s music for this unique project of a direct-to-disc recording on vinyl? The music resonates deeply with us, as it represents the epitome of late romanticism and lyrical expression. We all have a profound love for romantic music and after listening to some recordings of his quartets we knew instantly these were the perfect fit for us. It was definitely a challenge to understand the idiom in Korngold’s writing. Our individual personalities as well as the Alma sound is clearly audible. What makes a direct-to-disc recording so special? Without doubt, it is the most honest way of recording. What you hear is what you get, with no editing whatsoever. It is thus a studio recording with all of the nuances and thrill of a live performance. Evidently, the process is extremely strenuous and challenging. You want to make sure that the performance is as perfect as can be, but you also have to take into account the fact that perfection is simply not feasible. But the question is whether or not perfection is truly exciting and honest. Korngold’s music was by now deeply embedded in our DNA and we knew how to tell the story!

|