Kodály Ligeti Bartók Œuvres pour violon et violoncelle Eichhorn Hülshoff

L’atout de ce disque est d’offrir un panorama original de duos pour violon & violoncelle de compositeurs hongrois couvrant la fin du XIXème et tout le XXème siècle. Certaines de ces pièces furent écrites, initialement, pour violon & violoncelle. Etant donné la rareté des œuvres pour cet ensemble, d’autres pièces proviennent d’arrangements des interprètes eux-mêmes. En présentant un aperçu de la musique hongroise pour violon & violoncelle, le duo Eichhorn/Hülshoff a inclus un choix de sept pièces tirées des 44 duos pour violon de Bartok datant de 1931. Ici, Bartok fait discrètement apparaître l’esprit populaire issu d’Europe Centrale par une écriture de grande liberté rythmique et harmonique, imposant une grande virtuosité instrumentale. En 1914, Z. Kidaly écrivit son très expressif duo op. 7 en trois mouvements, pièce maîtresse de ce disque. Il a été adjoint des pièces de compositeurs magyars restés dans l’ombre de leurs illustres compatriotes. On découvrira avec intérêt la Sonata da Camera de M.G. Seiber, élève de Kodaly, qui choisit de fuir le conservatisme hongrois ambiant de l’avant-guerre. Dans son méconnu « Tema con Variazioni » op. 29a prolongement de son concerto pour violon & violoncelle, le grand compositeur de musique de films M. Rozsa révèle son profond attachement à la Hongrie. Longtemps 1er violon du « Quatuor Hongrois », Z. Szekely s’écarte du caractère populaire dans son « Polyphon & Homophon op. 2" Hommage à Hilding Rosenberg, courte pièce de G. Ligeti, de 1982, complète cet intéressant programme. Le violon d’Eichhorn offre une couleur sonore en parfaite osmose avec celle du violoncelle d’Hulshoff et les artistes savent donner à ces duos toute la saveur populaire qui, pour la plupart, les habite. Une chaleureuse prise de son sans faille rend justice à ces pages méconnues. (Pierre Vassal)