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Où rêvait le piano du jeune Szymanowski ? Entre Chopin et Scriabine, ce que fait entendre avec ce qu’il faut de Zal Radoslaw Sobczak. Sa lecture secrète des Préludes op 1 se pare de teintes mordorées, tout un automne s’y verse dans ce quasi-silence des andante et des lento que viendra brise l’onde noire du 5e Prélude. Radoslaw Sobczak a pensé son récital Szymanowski autour de la Deuxième Sonate. Dix ans après les Préludes, le compositeur du "Roi Roger" est plus encore fasciné par les harmonies scriabiniennes dont l’Allegro assai semble empoisonné : le pianiste en souligne les interrogations, étend les sfumato, alors qu’il assume les étrangetés du second mouvement, souvent frôlé par l’aile du bizarre, un rien ironique : Tantris y prélude. L’Etude, comme donnée en bis, mais surtout les deux Mazurkas cubistes tirées de l’Opus 50, laissent espérer qu’un jour Radoslaw Sobczak les grave toutes. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  En six jours à peine, Radoslaw Sobczak enregistrait simultanément ses récitals Szymanowski et Paderewski (DUX 1503). Si les deux compositeurs exploitent une bonne part du « code génétique » de la musique polonaise, le premier remporte haut la main la comparaison. Ici la virtuosité est subordonnée à la musique : non pas purement digitale mais employée à générer des sonorités, des étagements de plans, des intrications mélodiques assez fascinantes. Les préludes op. 1 en sont un parfait exemple avec leurs mélodies plutôt simples mais soumises à un traitement harmonique tellement élaboré qu’il fait oublier leur climat un peu uniforme. La sonate op. 21, de dix ans plus tardive, exploite la même veine mais sur un matériau bien plus complexe. Si les perpétuelles escalades de gammes, l’usage fréquent de grands intervalles et des accès de boursouflure peuvent lasser, l’œuvre captive par sa richesse harmonique et son côté lisztien, même si le modèle que Szymanowski avait en tête semble avoir été la « Hammerklavier » de Beethoven. En adoptant un jeu moins cristallin, plus coloré et pesant que pour Paderewski, et pourtant d’une lisibilité parfaite même dans les intrications mélodiques les plus acrobatiques, Sobczak rend totalement justice à un programme plutôt délaissé par les grands noms du piano (Richter et Yudina exceptés). (Olivier Eterradossi)  Piano works by Karol Szymanowski pose a considerable challenge to their performers. Although the composer himself was an active instrumentalist, he never thought about his works in a purely pianistic way. This work is full of textural complexities which, in combination with numerous compositional indications, regulating tempo and dynamics, do not facilitate interpretation. A recording of a pianist who earned a reputation as promoter of Polish music, Radoslaw Sobczak, shows that even the most difficult textural traps do not pose any difficulty for this artist. The album programme consists of: Piano Sonata No. 2 in A major. Op. 21, 2 Mazurkas from Op. 50, Etude in B flat minor, Op. 4 No. 3, and rarely performed Preludes, Op. 1.
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