 Fêté aussi bien à Paris, à Vienne, qu’à Londres, Kalkbrenner fait partie de la première vague de pianistes romantiques, avec entre autres Steibelt, Moscheles, Ries et surtout Hummel, qui ont appris leur art avec des musiciens de la génération de Mozart, et ont conservé cet idéal de la belle sonorité, d’un art pianistique raffiné à la sonorité perlée, au toucher léger et à l’ extrême virtuosité, dont la caractéristique majeure est l’élégance. Méfiant envers la génération suivante (incarnée notamment par Chopin), et se considérant comme l’aboutissement ultime de l’art pianistique, il demeura constant dans cette crispation esthétique toute sa vie. Cette attitude figée et son ego surdimensionné lui valurent des critiques féroces de la part d’artistes de la génération suivante; le poète Heinrich Heine après avoir assisté à un de ses concerts en 1843, parle de son « sourire en rictus, figé sur son visage comme sur celui d’une vieille momie égyptienne dans un musée ». Robert Schumann, faisant la critique de ses Etudes pour piano Opus 145, une œuvre tardive, n’ y voit que « des formules creuses et arides, des reliques, évoquant l’image d’une femme autrefois belle, devenue une coquette flétrie »…..Au delà de ces amabilités demeurent le charme réel d’une musique à la mélodie toujours raffinée, à la très réelle difficulté technique habilement dissimulée derrière une fluidité gracieuse et un refus du pathos hérités de l’idéal classique. Si le piano occupe comme on pourrait s’y attendre le devant de la scène d’un bout à l’autre du sextuor, ne laissant aux instruments à cordes qui l’accompagnent que très rarement l’occasion de briller avec un favoritisme récurrent pour le violoncelle, la part belle est faite aux vents qui colorent avec originalité le septuor. La pianiste Konstanze Eickhorst démontre une parfaite compréhension stylistique de cette musique dans la fantaisie sur l’air écossais « We’re A’Noddin », concession au goût marqué de l’époque pour les variations brillantes sur des airs connus ou pittoresques, sans être en reste dans les œuvres à plusieurs instruments où les autres membres du Linos Ensemble la rejoignent avec brio. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)  Whether Alexander Fesca, Friedrich Ernst Fesca, Julius Röntgen, Louise Farrenc, or Carl Reinecke, the playing of the members of the Linos Ensemble has always been "truly Apollonian – relaxed, lively, and guided exclusively by musical criteria. Even on repeated listening the recordings exude unclouded joy" (klassik-heute.com). And now the ensemble is offering new fine discoveries and rewarding additions to the repertoire : works by Friedrich Kalkbrenner, who was once regarded as "a master of all musical trades" and was one of the most gifted pianists of his time. The student laid the foundation for his brilliant career at the Paris Conservatory and later in Vienna, where he also studied composition with Albrechtsberger beginning in 1803. He enjoyed support from Haydn and also made personal contact with Beethoven. In 1806 he returned to Paris. From the Seine he was drawn to the Thames, where he continued his career as a pianist and a successful teacher. The piano of course plays a leading role in his sextet and septet, and both chamber works in large part offer an enormous wealth of tone colors and manifold opportunities for register shifts. They are complemented by his fantasy for piano on the Scottish song "We’re A’Noddin" (1823), in which he expresses his romantic enthusiasm for Scotland.

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