 Par-delà la musique qu'il contient, ce CD constitue un document archéologique, historique, social et politique. Il résulte de la découverte, vers 1970, dans les vestiges d'églises jésuites boliviennes du XVIIIe siècle qu’un architecte venait sauvegarder, de partitions et de restes d’instruments. Il illustre l'imprégnation dans le continent sud-américain d'une musique baroque religieuse et profane, legs de l’administration des territoires par les Jésuites, longtemps considérés comme des prédateurs (cf. Voltaire, Diderot et Quinet), puis idéalisés comme promoteurs d'une forme de société utopique protégeant les indigènes de l'esclavage, stimulant leurs savoir-faire, favorisant l’échange entre cultures et l’essor musical, bien au-delà des seules nécessités liturgiques et dans le respect des pratiques autochtones. Sur ce cd figurent entre autres — toutes issues de ce corpus retrouvé — des pages de Zipoli, jésuite italien envoyé, sur sa demande, en Amérique du Sud, de M. Schmid, missionnaire et constructeur d'églises né en 1694, et même une composition d’un Guarani, formé par les Jésuites, J. Atirahu. Sans être des chefs-d’œuvre, ces pièces de bonne facture, entrées, avec d’autres de la même époque, dans le répertoire de formations comme celle que l’on entend ici, et dont les membres se consacrent à former des ensembles de qualité parmi les adolescents des milieux défavorisés, sont le témoignage de la réappropriation d’une histoire, de la renaissance d’un patrimoine, et deviennent porteuses d’un message tourné vers l’avenir. (Bertrand Abraham)  When the missionaries of the Jesuit Order were expelled from South America 250 years ago, this act ended a fascinating period of cultural richness. The missionaries left behind a remarkable social structure, which has been recognised to a large extent as part of UN ESCO’s world heritage program. And they brought their music with them when they came to the jungle. There, the missionaries encountered passionate musicians, giving new life to their musical heritage. Violins, harps, and even the first organ of South Ame rica were built in the so - called reducciones (reductions). European models amalgamated with indigenous musicality: music became a means of communication and a core element of cultural identity. JUNGLE BAROQUE delves into this fascinating world of South Am erican Baroque music. Recorded at the historic reduction church of Santa María de Fe (Paraguay), the CD unites rediscovered treasures by Jesuit masters such as the Swiss missionary Martin Schmid, Domenico Zipoli, and indigenous composers. Luis Szarán is a UNESCO ‘Artist for Peace’, highly acclaimed as a conductor, and a specialist for jungle Baroque. ‘Sonidos de Paraquaria’ is an ensemble of young Paraguayan musicians, dedicated to the rediscovered works from the Jesuit reducciones

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