Le tempo qui ouvre "Le Sentier" est un peu trop vite, clavier léger qui ne veut pas s’attarder et semble court de timbre. Zoltan Fejervari, nouveau maitre du piano hongrois, est-il chez lui chez Janácek ? Son toucher ductile, allusif, est plus proche des épures de Rudolf Firkusny que des drames qu’y pressentait Josef Paleniceck, il réduit l’itinéraire spirituel du "Sentier" en une suite de feuillets d’albums plus proches des cycles de Fibich que du génie dramatique de son auteur. C’est une maldonne qui grèvera les deux cahiers du "Sentier", où le pianiste préfère à l’émotion un beau son volatil que ses mains légères autorisent. Il pécherait par discrétion dans les terreurs silencieuses de la Sonate, émaciée presque, dommage ! Alors vous vous rembourserez avec les subtilités dont il pare un évocateur "Dans les brumes" : soudain la sonorité prend de l’ampleur, le paysage se dévoile et enfin le pianiste parle. Trop tard. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Ces partitions représentent les trois “piliers” du répertoire pianistique du compositeur tchèque. Une œuvre d’une originalité extraordinaire rythmiquement, harmoniquement et poétiquement. Le jeune pianiste hongrois confie ces pièces au registre de l’intimité et de la confession. Grâce à sa sonorité ronde, très affinée dans la respiration, il joue de la diversité des reflets de l’écriture, offrant une intégrale juste du cycle Sur un sentier broussailleux. Le son si nimbé demeure pourtant authentique, travaillé au point de retrouver… une forme de simplicité ! Cela convient à ces miniatures. Avec Zoltan Fejérvari, on entre progressivement dans cet univers sonore qui se souvient de l’impressionnisme de Debussy. On pressent aussi le minimalisme enchanteur d’un Mompou alors que tant de paramètres séparent les deux compositeurs. C’est la sublimation du folklore dont le matériau se distille dans une musique savante et sensuelle à la fois. Rien n’est forcé, contraint, poussé vers un expressionnisme hors de propos dans l’exaltation contenue du cycle Dans les brumes. Il en va de même de la Sonate 1.X.1905 composée suite à la mort d’un ouvrier tué par les soldats. Zoltan Fejérvari se refuse à accroître les tensions dramatiques, laissant respirer des timbres assourdis par la douleur. Une conception personnelle qui mérite d’être connue. (Jean Dandrésy)  Janácek composed his piano music around the turn of the 19th and 20th centuries, before he found fame late in life with operas such as ‘Jenufa’, ‘Káta Kabanová’ and ‘The Makropulos Case’. Epigrammatic but obsessive, these intimate pieces speak of the composer’s passions and frustrations. But like his later works they are loaded with drama and big ideas. The first book in ‘On An Overgrown Path’ is notable for its poetic titles – such as ‘Our evenings’, ‘They chattered like swallows’, ‘Unutterable anguish’ – which find expression in music of apparent folk-like innocence and sudden passions, which reach a powerful climax in the violent contrasts of the first book’s final piece, ‘The Barn-Owl has not flown away’. This is music of heartbreak and desolation hardly less moving in its way than the great scenas of love and abandonment which Janácek composed for his operatic heroines. Stripped of such titles, the second book in ‘On An Overgrown Path’ is more elusive in meaning, swinging between a gentle, Czech translation of Debussy’s Impressionist tonepainting and darker, more sinister currents of expression that run raw and angry in the Sonata which Janácek wrote to commemorate the death of a young man at the hands of the police in Prague during political protests in the autumn of 1905. From seven years later, the four-movement cycle of Mists recovers some of the Romantic melancholy of ‘On an Overgrown Path’, though its cathartic finale presents a stiff challenge to any pianist with its torrents of notes. As the recipient of a prestigious Borletti- Buitoni award, the Hungarian pianist Zoltán Fejérvári is a solo, concerto and chamber-music pianist with several wellreceived recordings to his credit such as Liszt’s Malédiction and an album of Mozart violin sonatas in partnership with Erno Kállai.

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