 Sibelius, Nielsen, certes. Mais Hugo Alfven ? Après tout, la Suède, autant que la Finlande ou le Danemark, a bien le droit d’avoir son grand compositeur national, qui aura également puisé aux sources du folklore, et débrouillé son orchestre du grand appareil romantique pour l’emmener vers d’autres horizons. Dès sa première symphonie, Alfven tente d’échapper au modèle germanique : le solo de violoncelle qui l’ouvre, quasi malinconia, est surprenant, l’allegro qui suit, plein d’accents, en phrases courtes et heurtées est un hommage à peine masqué aux sautes d’humeur et à l’écriture fantasque de Berwald, et tout la symphonie sera cousue de motifs populaires, très étonnante dans sa construction, Lukasz Borowicz en aiguisant les singularités, faisant jeu égal avec l’enregistrement si brillant de Stig Westerberg (Swedish Society). C’est un joli coup d’envoi, je rêve déjà de ce qu’il fera de la tristanesque "Symphonie de l’Archipel", partition géniale. Mais pour l’heure, il complète ce premier volume avec deux pages brèves, "Drapa", l’hommage funèbre à la mémoire d’Oscar II, fin mélomane comme tous les Bernadotte, mais surtout la truculente "Midsommarvaka", rapsodie de danses toute pimentée de timbres et de mélodies rurales, dont Borowicz savoure le folklore somptueux. Allez vite, le volume suivant, j’attendais depuis la version un rien trop lestée de Neeme Järvi (Bis), une nouvelle intégrale des Symphonies du père de la musique suédoise moderne, mais aussi de ses fabuleux ballets et de ses nombreuses pages d’orchestre (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)  Along with Wilhelm Stenhammar and Wilhelm Peterson-Berger, Hugo Alfvén surely ranks with the leading composers of Swedish late romanticism. In the country of his birth he made a name for himself above all with his compositions inspired by Swedish folklore, one of which, Midsommarvaka, his most famous work, is heard on Vol. 1 of our new edition of his complete symphonic works. It is both astonishing and impressive that Alfvén, who previously had composed nothing more than a few piano pieces, songs, and chamber works, suddenly came forward in 1897 with a full-length symphony of some forty minutes in length. This highly regarded Symphony No. 1 exhibits very finely nuanced tone colors, and with it he immediately became known as a capable and experienced composer. Alfvén composed Drapa, a monumental, magnificent, and festive work with the subtitle »King Oscar II in memoriam,« for a gala event at the Royal College of Music and conducted its premiere on 18 October 1908. For our ambitious project we have secured the support of the German Symphony Orchestra of Berlin and £ukasz Borowicz – one of Germany’s best orchestras and one of today’s most promising young conductors.

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