Helge Burggrabe (1973-)
Stella Maris, oratorio en 5 parties pour mezzo-soprano, récitant, clarinette, violoncelle, marimba, cymbales, carillon tubulaire, tambour, orgue, chœur d'enfants et chœur de chambre

Alexandra Busch, mezzo-soprano
Julia Jentsch, récitante
Jochen Bauer, clarinette
Olivia Jeremias, violoncelle
Heidi Merz, marimba, cymbales, carillon tubulaire, tambour
Markus Eichenlaub, orgue
Vokalensemble Dom zu Speyer
Speyerer Domsingknaben
Markus Melchiori, direction

La visite de la cathédrale de Chartres en 1996 fut pour Helge Burggrabe une révélation mystique. Depuis cette épiphanie, il dirige des séminaires à Chartres sur le thème « Musique et architecture ». L'histoire de la cathédrale s'y prête d’ailleurs très bien tant au niveau architectural que symbolique. Mais Helge né en 1973 à Margstadt est aussi compositeur, on lui doit outre quelques productions discographiques réalisées en collaboration avec Christof Fankhauser auteur de chansons pour les enfants, deux oratorios "Lux in Tenebris" (2015) et ce "Stella Maris" composé en 2006 à l'occasion des célébrations du millénaire de la cathédrale. L’œuvre rend hommage à Fulbert de Chartres évêque et théologien catholique du Xème siècle et à la figure de la Vierge Marie. Elle est centrée sur les deux figures de Marie et de Sophia. L'action décrite par une récitante est ponctuée par l'intervention des solistes et des deux chœurs. Le livret emprunte des extraits de sermons de Fulbert et d'autres textes de Rilke et de Péguy. La musique quant à elle, est un mélange délayé (Une heure vingt) de grégorien, de médiéval (Hildegarde von Bingen) et de moderne (Tavener). On attend vainement des moments de grâce en lieu et place de ces effets répétitifs et appuyés (mélismes en guirlandes et mouvements de foule alla Berio). Le « concert » décrit par le programme obéit aussi à un protocole scénographique à caractère immersif : « Musique et texte trouvent un écho visuel grâce à la projection d'images d'eau crées par Alexander Lauterwasser et le son qui entrent en dialogue par les vibrations des ondes musicales traversant l'espace au cours du concert. Ces images sont intégrées dans la scénographie lumineuse de Michael Suhr. Cette synesthésie sollicite tous les sens du public ». Si l'expérience in situ, dans le grandiose espace de la Cathédrale, doit s'avérer prégnante et « planante », l'écoute seule des deux CD laisse frustré et dubitatif face à si peu de contenu musical. D'autant que l’œuvre donne la prééminence aux textes et que l'auditeur n'est pas forcément trilingue (latin, français et allemand). (Jérôme Angouillant)

The Oratorio Stella Maris is a homage to the cathedral of Chartres and it is an attempt to respond to this overall work of art with current and modern means of art. The composer of this creation is Helge Burggrabe, who as a young musician, first came to Chartres in 1996. Since then he visits there several times a year to stay and work. On the occasion of the 1000 years anniversary celebrations in Chartres, Burggrabe was commissioned to compose a work for the cathedral. The music, as the act, lives of the polarity between old and new by combining Gregorian elements with a more modern musical language. The words sung by soloists and choir are carried on by instruments: the solo melody lines of the cello on one side and the sonority of the organ on the other side.