Heinz Winbeck (1946-2019)
Quatuor à cordes n° 1 "Tempi capricciosi"
Quatuor à cordes n° 2 "Tempi notturni"
Quatuor à cordes n° 3 "Jagdquartett"

Leopold Mozart Quartett

L’œuvre d’Heinz Winbeck n’est pas encore passée à la postérité, mais ces géniales symphonies post-mahlériennes ont toutes été enregistrées et publiées voici peu. Je n’espérais pas que ses Quatuors seraient à nouveau enregistrés – "Tempi Notturni" avait été gravé pour Wergo par le Mannheimer Streichquartett, je crois bien que l’on tient là les premières discographiques mondiales des Premier et Troisième – l’occasion de vérifier l’emploi d’une même écriture suractive dans le Tempi capricciosi, placé sous un incipit beethovénien, brève cellule rythmique qui tisse les quatre mouvements. Le grand thrène qui ouvre Tempi notturni semble faire écho à l’univers désolé des compositeurs baltes (on songe à Arvo Pärt), les Leopold Mozart l’ourlant de sonorités de vielle qui en augmentent le caractère archaïsant. Le presque rien de son qui ouvre le Jagdquartett sonne comme un écho à la fin de la 9e Symphonie de Mahler et place l’œuvre en porte à faux face à la tradition des quatuors sérénades ainsi dénommés à l’ère classique. Cette chasse-là est sinistre, le titre une ironie, le moto perptuo du second mouvement entre chien et loup angoissant, la course hors d’haleine du troisième reproduit le même degré de terreur sourde, le final sera sur la même ligne, écriture entêtée où passe à nouveau le souvenir de Beethoven. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

A new Genuin CD featuring the Leopold Mozart Quartet is dedicated to the string quartet works of composer Heinz Winbeck, who died in 2019. The Augsburg ensemble, made of four musicians who are active throughout Germany, is known for its high artistic quality, demanding programming, and enormous versatility. Winbeck's three string quartets were written in a period of only five years, between 1979 and 1984, and are the expression of a mature composer at the height of his powers. An unconditional will characterizes Winbeck's music to expressivity and is particularly evident in the interpretation by the Leopold Mozart Quartet: Expansive lines, the use of sparse material, and the search for extreme states – gripping, new chamber music!