 Les Pâques fleuries qui ouvrent la Semaine sainte sont désormais bien loin derrière nous et le présent enregistrement nous rappelle avec retard la commande faite à un Haydn de cinquante-trois ans pour accompagner en 1786 la célébration du Vendredi Saint, dans l’église Santa Cueva de Cadix. Conçues originellement pour orchestre, ces sept stations du chemin de croix du Christ ont successivement été adaptées pour quatuor à cordes puis pour piano avant de revêtir, au prix de quelques adjonctions, la forme d’un oratorio. Afin de définir le climat général de l’œuvre Haydn fait précéder la Sonate initiale Largo d’une introduction Maestoso ed adagio ; de même, il fait suivre la Sonate terminale, également Largo, d’un tremblement de terre saisissant de dramatisme Il terremoto Presto e con tutta la forza, qui laisse l’auditeur tremblant et muet en ses réflexions, dans le prolongement du terrible scénario. Pour la première fois, la Capella Paulana de Vienne offre la possibilité d’écouter cette œuvre dans des conditions proches de celles que souhaitait le compositeur, c’est-à-dire avec un récitant lisant en introduction le "Livre des Prophètes" (Isaiah 52, 13-53), en l’occurrence la voix magnifique de Michael König, et une série de méditations religieuses contemporaines interpolées dans le cours du flux musical par le Père Julius Kappel d’Augsburg. L’ensemble est impressionnant de ferveur musicale et religieuse même si, reproche minime mais évident, ne peuvent avoir accès à la globalité de cette reconstitution que les auditeurs germanophones. Les membres du quatuor, musiciens émérites de plusieurs phalanges orchestrales viennoises, y déploient une unité de ton remarquable, soulignée par une prise de son dont la réverbération permet aussi aux paroles de se prolonger dans les consciences. Ne serait-ce que pour les qualités de l’interprétation musicale seulement, voilà assurément et en tout point un enregistrement à recommander chaleureusement. (Jacques-Philippe Saint-Gerand) “After an appropriate prelude, the bishop ascended the pulpit, pronounced one of the seven words and began a discourse on it. As soon as he had finished, he descended from the pulpit and knelt before the altar. This pause was filled with music. The bishop entered and left the pulpit for the second, third time and so on, and each time the orchestra reentered after the end of the speech. My composition had to be appropriate for this presentation.” With these words, Joseph Haydn described his work The Seven Last Words of Our Saviour on the Cross, and this recording is designed in the same way: The reflections on the seven last words are by Father Julius Kappel, FSSP (member of the Priestly Fraternity of St. Peter), performed by the renowned actor and narrator Michael König. Haydn’s music is interpreted by the ensemble Capella Paulana, consisting of Dominik Hellsberg and Georg Wimmer, violins, Robert Bauerstatter, viola, and Benedikt Hellsberg, violoncello, who have been artistically associated with each other for many years. In the sequence of words and music, the underlying biblical message is impressively conveyed both musically and linguistically.
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