L’excellent Sergei Istomin, connu à travers ses nombreux enregistrements pour Sony, Harmonia Mundi, Zig-Zag Territoires et partenaire de Jos van Immerseel, Viviana Sofronitsky, Claire Chevallier, dans les deux concertos pour violoncelle de Haydn. A ces côtés David Rabinovitch à la tête de l’Ensemble Apollo sur instruments d’époque.  Composés en 1765 et 1783 pour deux solistes de la chapelle du prince Esterházy et destinés à des orchestres de chambre, les deux concertos pour violoncelle de Haydn partagent une même facture classique, un style chantant et une grande beauté mélodique. Alors que le premier expérimente des rythmes contrastés et explore des tessitures élevées (notamment dans son finale pyrotechnique), le second exploite plus encore les possibilités techniques de cet instrument (l'un des préférés de Haydn) qui devient ici une véritable "prima donna", adoptant un style résolument vocal très proche de la ligne dramatique des airs d'opéra. Ecrite vers 1760, la Symphonie n° 16 en si bémol majeur est une œuvre de jeunesse (Haydn est encore au service du comte Morzin), organisée en trois mouvements vif-lent-vif, d'une belle expressivité mais également d'une grande concision (moins d'un quart d'heure) et dont l'orchestration se limite encore aux cordes, hautbois, cors et basson. Sous la direction de son premier violon, l'Ensemble Apollo déroule une pâte orchestrale souple, légère et précise qui accompagne idéalement les sonorités soyeuses, le lyrisme subtil et les accents coloratures du violoncelle de Sergei Istomin. Sur instruments d’époque, cette interprétation vivante et soignée éclaire et révèle ainsi tout le charme de ces partitions. (Alexis Brodsky)

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