Haydn Casadesus Janson Concertos pour violoncelle Radutiu Gazarian - HC16082

Trois raisons d'acquérir ce disque du violoncelliste Valentin Radutiu. Deux curiosités : le Concerto de Jean Baptiste Aimé Joseph Janson compositeur bien méconnu du dix-huitième siècle français et celui du dénommé Henri Gustave Casadesus (1879-1947) musicien français lui aussi mais du début du siècle, écrit dans le style galant, et longtemps attribué à Johan Christian Bach, enfin la décoiffante cadence qui conclut le Concerto en Ré majeur de Joseph Haydn. Ce Concerto souvent fréquenté par les plus grands interprètes (de Fournier à Queyras) pâtit ici de quelques baisses de tension dans sa continuité agogique surtout dans l'ample premier mouvement. De plus l'instrument historique (un Francesco Ruggieri (Crémone 1685)) joué par Radutiu ne facilité guère l'articulation des phrasés et souffre d'un son pincé voire légèrement grinçant. En revanche la cadence inouïe très « nouvelle manière » quasi spectrale, éclatée en effets frottés piqués ou glissés, s’y accommode très bien. Le Concerto de Janson ne dédaigne pas l'élégance virtuose (Allegro), l'indispensable cantabile du violoncelle dans l'Adagio et un bref final débonnaire au rythme sautillant. L'ensemble sonne assez convenu mais s'écoute avec plaisir grâce au brio de l'interprète. Quant au Concerto d'Henri Gustave Casadesus, issu de la célèbre lignée Casadesus, c'est un savoureux exercice de composition « à la manière de ». Conçu à l'origine pour alto, il suscita l'intérêt de William Primrose. On partage à jubilation égale l'enthousiasme du violoncelliste allemand. A consommer sans modération. (Jérôme Angouillant)