Hannes Kerschbaumer entretient une relation tangible, quasi charnelle avec la musique, qu’il nous fait peser sur toute la surface de notre corps, et au-delà, sous les couches d’épiderme et de derme, au travers des muscles, et des organes internes. C’est que le compositeur, italien installé en Autriche, s’y entend à faire grimper la pression, à tendre l’atmosphère, forgeant à son ambition instruments acoustiques, préparés ou non, et pièces rapportées (polystyrène extrudé, papier de verre, tessons de verre ou de céramique, pièces de bois d’essences choisies…) manipulées selon des indications aussi précises que déterminantes, comme dans la lente et implacable progression de Kritzung II. Avec Schraffur, il joue avec les trames, leurs innombrables lignes démunies en elles-mêmes de signification mais qui forment, à la fin, une structure complexe - une image (ici, les sons de l’accordéon), dont la compréhension ne se dévoile qu’avec le recul. À l’inverse du processus développemental à l’œuvre dans ces pièces, Pedra.debris fait partie d’un cycle où Kerschbaumer déconstruit : il désintègre le son global, l’anéantit, le réduit en miettes - en débris. (Bernard Vincken) Chamber music and ensemble works of the winner of the 2017 Erste Bank Kompositionspreis, Tyrolian composer Hannes Kerschbaumer, features on the latest recording of Klangforum Wien. The pieces include works for quarter-tone accordion and ensemble, a string quartet, as well as a piece for tenor recorder and prepared viola. Kerschbaumer’s music does not compromise, it is intense and diverse – here is a young composer to watch!
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