 Entre paternité douteuse, porosité de l’attribution instrumentale, emprunt à d’autres œuvres de Haendel, et aléas d’authenticité des publications, pour lesquelles le compositeur ne montrait guère d’intérêt : le giron des sonates pour flûte traversière ou à bec prête à controverse. Pour y voir clair, le lecteur se référera à la notice (anglais et italien), précise et documentée, argumentant les options de cette anthologie, qui s’avèrent plutôt orthodoxes, tant pour le choix des sonates que leur répartition organologique : sept de l’opus 1, les trois dites "de Halle", et la HWV 377 dont le manuscrit autographe recycle d’autres pages du catalogue haendélien. On notera que sont jouées d’après l’édition Roger les HWV 367b et 363b, en incluant toutefois pour celle-là le Menuet de l’édition Walsh (CD 1, plage 27 à 2’04). La discographie s’est montrée généreuse envers ces jalons du répertoire. Au sommet, si l’on devait s’en remettre drastiquement à une version par série : Barthold Kuijken (Accent, septembre 1991, avec l’appoint des HWV 378 et 379) et Frans Brüggen (Teldec, septembre 1962). Ici, ni violoncelle ni viole toutefois : le continuo se limite au clavecin d’Enrico Baiano (une copie inspirée d’un Blanchet de 1733). Pour sa part, Tommaso Rossi emploie trois instruments d’après modèles d’époque. Professeurs aux conservatoires de Naples et Rome, les deux interprètes forment un attelage du meilleur aloi : leur double-album saura séduire le mélomane qui convoite par un même flûtiste l’essentiel de ce corpus, capté dans une avenante acoustique. (Christophe Steyne)  The reconstruction of the compositional chronology of Georg Friedrich Händel’s repertoire for flute is extremely complex. There are various reasons for this, stemming from two essential factors: on the one hand, the typical tendency for much of Händel’s music to transmigrate from one instrument to another and the consequent impossibility, at times, of determining precisely which version of a particular piece is the original; on the other hand, the proliferation, at a time when no copyright regulations existed, of diverse printed editions. Many of these, unauthorised, generated different versions, errors or misinterpretations, which were possibly also passed on over time. For this CD recording, which features a substantial part of the complete corpus of the sonatas for recorder and transverse flute, we compared the two earliest printed versions containing sonatas for solo instrument by Händel. Both were published by the London publisher Walsh, although for a long time the first of the two editions was attributed to the Amsterdam publisher Roger, but then, thanks to the studies of Terence Best and David Lasocki, it turned out to be a ‘pirate’ publication by the same publisher Walsh (who probably had not yet obtained Händel’s permission to publish).

|