 Les arrangements pour orgue seul des concertos op. 4 de Haendel sont une rareté. Dans leur version originale (avec accompagnement de 2 violons, 2 hautbois, alto et basse), le compositeur jouait lui-même ces œuvres comme intermèdes lors de représentations de ses oratorios ou opéras, et les avait truffées d’emprunts à quelques-uns de ses succès (joli quiz en perspective pour les auditeurs !). Ainsi, pensait-il, les salles seraient encore plus combles grâce à sa fabuleuse réputation d’organiste. Si la discographie regorge de ces versions avec orchestre, elle est beaucoup plus chiche du côté des arrangements pour orgue seul. On compte sur les doigts des 2 mains les arrangeurs anciens (Best, de Lange, Loret) ou modernes (Dupré, Guillou, Keller…), et à ma connaissance 2 enregistrements : Rudolph Innig pour l’arrangement de Lange (chez MDG) et Guillou pour le sien propre (association Augure). Gabba innove avec son propre arrangement et ses propres cadences (sauf une, qu’il emprunte à Loret). J’ai d’abord été surpris par son choix d’un grand orgue moderne avant d’être éclairé par sa réalisation de certains passages marqués « ad libitum », résolument modernes. Pour le reste son approche s’apparente par son emphase aux grandes versions classiques avec orchestre (Karl Richter, Power Biggs / Boult) plutôt qu’aux ravageuses versions du « nouveau baroque », pleines de verve (mes favorites : Ghielmi / Divina Armonia et Dantone / Accademia Bizantina). N’étant pas organiste, je n’ai pas été à même de juger des choix de registration… mais comme mélomane ils m’ont gêné, me faisant perdre le fil en brouillant plus d’une fois les parties d’orgue et d’orchestre. Mais qu’importe, du fait du désert discographique voilà bien un évènement. (Olivier Eterradossi)  We can say that H?ndel, in particular, cannot be easily overcome by anyone in his cleverness on the organ, if not maybe by Bach from Lipsia”. With this very flattering judgment of 1739 Johann Mattheson, famous German composer and theorist of the XVIII century, allows us to discover an almost unfamiliar characteristic of the composer of Halle’s production, nowadays known most of all for his works and oratorios. It was really for his oratorios that H?ndel wrote between 1735 and 1736 the six concerts for organ, strings and basso continuo op.4, that he performed himself in-between his monumental sacred works. In any case, it is not at all about simple occasional works, conceived to pleasantly entertain the public waiting for the restarting of the “real performing”, but pieces of remarkable artistic depth, in which the composer used virtuosic passages and singing movements. These six beautiful works are performed in this CD by Massimo Gabba, as seen before in Elegia Classics
|