 Comme des milliers de garçons issus de familles pauvres dans la Naples du XVIII ème siècle, Giuseppe Millico subit la castration avant d’intégrer un des conservatoires de la ville dans l’espoir qu’il y développerait une belle voix. Cependant, après des années d’apprentissage il n’était qu’un alto tout-à-fait médiocre. Abandonné de ses professeurs, le jeune chanteur travailla seul avec acharnement, et développa un brillant registre de soprano. Après une première prestation couronnée de succès à Rome, âgé de 20 ans, il intégra dès l’année suivante la compagnie d’opéra italien de la cour de Saint Petersbourg, jusqu’en 1765, ce qui lui valut le sobriquet de "Moscovite" à son retour en Italie. Sa rencontre avec Glück à Parme 4 ans plus tard fut l’événement majeur de sa carrière : y interprétant deux rôles adaptés par le maître à sa voix, il fut son hôte lors d’un séjour ultérieur à Vienne lors duquel il transforma la voix terne de la nièce de ce dernier en un soprano éblouissant. Brillant interprète de plusieurs opéras de Glück, il fut engagé en 1780 par la Cour de Naples, y enseignant le chant et la harpe aux Princesses Bourbon, bien qu’on ignore quand et comment il apprit le jeu de cet instrument, auquel une grande partie de sa production (qui comprend également 8 opéras) est consacrée, seule ou avec voix ou instrument. Professeur réputé, il a composé les minuscules et faciles sonates pour harpe présentées ici pour les princesses, le duo pour harpe et violon et la grande sonate pour harpe seule probablement pour lui-même, ainsi que les "Canzonette" pour voix et harpe qu’il interprétait magnifiquement en s’accompagnant lui-même selon plusieurs contemporains. Toutes ces pièces présentes des mélodies fraîches et extrêmement naturelles qui prouvent l’influence de Glück autant qu’une inspiration majoritairement autodidacte. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)  It can be said that the harp is the fil rouge of the entire production of Giuseppe Millico: famous as castrato singer, great friend of Christoph Willibald Gluck, generous teacher and excellent harpist, he gave shape to his art within the Neapolitan musical environment, probably on the “Viggianese” harp. He composed twelve harp sonatas dedicated to Princess Maria Teresa and Maria Luisa Borbone, and about eighty “Canzonette”, that he used to play himself on the harp, as well as two duets (unfortunately lost) for harp and violin. In this CD we find the complete collection of sonatas, the surviving duet, and some vocal gems of his production on the texts typical of the Arcadia; Emanuela Degli Esposti’s harp on the side of Daniela Nuzzoli’s violin and Miho Kamiya’s voice, is the protagonist of this rediscovery, the result of studies and researches by musicologist Alice Talignani.
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