 Ce cycle pour saxophone soprano (confié aux soins de l’Allemand Patrick Stadler), demande, comme souvent avec la musique de Giorgio Netti, un effort à l’auditeur : celui de se rendre réceptif à l’écoute, en prenant le temps (et l’espace) de délaisser, momentanément, ses besoins, ses habitudes, afin de porter attention à tout ce qui est susceptible de nous surprendre – une différence, un lien ténu, une absence… Les quatre mouvements de Necessità D'interrogare Il Cielo, composés entre 1996 et 1999 introduisent à cette époque des innovations importantes dans la façon de traiter l’instrument – développées en collaboration avec le Suisse Marcus Weiss. Les 21 microphones autour de Stadler accentuent l’impression de retrait du soliste, derrière l’instrument, et d’une expérience sensuelle – physique – d’extase introvertie, qui répond à la vision de Netti, qui voit sa musique comme une trame de relations en interaction, un organisme plus qu’un objet en soi. Plus tardif, Ultimo A Lato (2005) apparaît là où l’instrument déploie ses ailes : laborieux d’abord, traversant ensuite ce ciel que Netti pensait nécessaire d’interroger ; et ce principe même du vol engendre une technique de jeu, articulée, qui imite le battement d’ailes, tel les machines folles de Léonard De Vinci. (Bernard Vincken)  Saxophonist Patrick Stadler, a member of Ensemble Nikel, presents his reading of Netti’s monumental cycle necessità d’interrogare il cielo – a chance to im-merse oneself into this complex, yet astoundingly beautiful musical world. Netti’s aesthetic was formed by Ferneyhough, Grisey, Rihm and Xe-naxis, and since his own studies in the 1980s and 1990s, he has developed a highly individual and utterly fascinating musical language. This solo saxophone cycle from the 1990s is one of the mile-stones in his oeuvre.
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