Gershwin New York Connections - Copland Bernstein Barber Hayes - Qtz2005 - Quartz - Classical

Elizabeth Hayes nous offre un intéressant et agréable voyage à travers le répertoire pianistique américain regroupant des pièces de compositeurs ayant un rapport à New York avec Gershwin en fil conducteur. L’interprétation des "Préludes" (1926) de Gershwin aurait mérité plus de souplesse pour en faire ressortir le swing autant dans les deux mouvements rapides que dans le mouvement lent à la mélancolie inspirée du blues. Les "4 Piano Blues" (1949) de Copland stylisent de manière élaborée et moderne la mélancolie, la sensualité et les rythmes du blues. Expressives, inventives, tendres ou avec un fort caractère, chaque courte pièce des quatre "Anniversaries" (1948) de Bernstein est dédiée à des personnes de son entourage décrivant subtilement leur personnalité en musique. Les quatre chansons de Gershwin à mi-parcours du programme alternent romances et chansons glorifiant le rythme trépidant du swing new-yorkais. Un même esprit américain anime les "Excursions" (1942-44) de Barber usant de la frénésie des rythmes mécaniques et hypnotiques du monde urbain façon boogie stylisé, de la plainte mélancolique du blues et de ses harmonies, insérant des rythmes latino-américains au sein d’un lyrisme mélodieux et sentimental et finissant par une danse folklorique country modernisée. Le rythme posé des ragtimes de Joplin accompagnant des mélodies enjouées apporte une sympathique fraicheur au programme avant de finir en apothéose par la "Rhapsody in Blue" (1924) exprimant une forme de Romantisme à l’américaine, passionné, urbain et jazzy. (Laurent Mineau)