 Cela n’étonnera personne de voir Raphael Wallfisch pencher son archet racé sur deux opus majeurs – et pourtant méconnus – de la littérature concertante du violoncelle au XXe Siècle. Ses parents avaient survécu à l’holocauste, il s’est toujours dévoué à rendre justice aux œuvres des compositeurs interdits par la chiourme nazie. Les deux concertos enregistrés ici sont d’autres miraculés. Le grand Concerto quasi ballade qu’Hans Gál écrivit pour un orchestre mesuré et poétique fut redécouvert voici peu, son lyrisme complexe ne s’adresse malgré son langage d’un certain classicisme qu’aux vrais amateurs, musique de musicien pour les musiciens dont Raphael Wallfisch et Nicholas Milton dévoilent toutes les beautés, osant dans le final sarcastique faire paraître l’ombre de Mahler. Mais comment expliquer que soit resté dans l’ombre le grand concerto plein d’un sombre panache que Mario Castelnuovo-Tedesco composa à l’intention de Gregor Piatigorsky, et où l’ardeur du violoncelliste semble portraituré dans la partie du soliste, comment expliquer qu’on en tienne ici le premier enregistrement mondial ? Raphael Wallfisch l’aura recréé en 2016 ! Piatigorsky est fautif, il aimait tant cette œuvre dans laquelle il se reconnaissait qu’il refusa à tout autre violoncelliste de l’interpréter, en gardant jalousement l’exclusivité. Entendant ce violoncelle qui parle avec splendeur, son ton de prophète, la noblesse de ses phrases, je comprends soudain pourquoi. En bon élève de Piatigorsky, Raphael Wallfisch s’est fait un point d’honneur à le dévoiler et à l’enregistrer (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)  Aussi stupéfiant que cela puisse paraître, voici la première gravure du concerto de Mario Castelnuovo-Tedesco : surprenant parce que l’œuvre, commande de Piatigorsky, fut créée en 1935 avec rien moins que le New-York Philharmonic sous la baguette de Toscanini, ce qui aurait dû lui assurer une juste notoriété. Surprenant aussi et surtout parce que ce vaste concerto d’une grande demi-heure est d’une richesse d’inspiration et d’une splendeur d’orchestration qui le rendent digne en tous points du célèbre Schelomo de Bloch, avec lequel il partage l’inspiration hébraïque. Découverte essentielle donc, d’autant qu’elle est superbement défendue par le grand Raphael Wallfisch, lui-même disciple de Piatigorsky. Quant à l’orchestre du Konzerthaus de Berlin, ce n’est autre que l’ancien orchestre symphonique de Berlin, forgé à l’excellence par Sanderling, Herbig et Claus Peter Flor. Le couplage de cet album dédié aux compositeurs juifs en exil fait la part belle au concerto de Hans Gal, musicien qui, après des débuts spectaculaires dans la Vienne du début du XX° siècle, devait trouver dans son long exil écossais après la guerre un second souffle créateur. Mais en 1944, année de composition de ce concerto, le cortège des horreurs de l’holocauste ayant durement éprouvé le musicien, son œuvre se pare d’une introspection mélancolique assez douloureuse, loin des flamboyances postromantiques de Catelnuovo-Tedesco. Wallfisch, admirable interprète de la musique britannique de ce siècle, est autant à son affaire dans cette page superbe mais peu démonstrative que dans les rutilances en technicolor de Castelnuovo-Tedesco. Magnifiques partitions, interprétation splendide, un disque à découvrir de toute urgence ! (Richard Wander)  Raphael Wallfisch has very close emotional ties to the extensive and multifaceted repertoire of our new series featuring »Cello Concertos by Jewish Composers in Exile.« As a cellist he has dedicated himself to the music of composers who were condemned to silence during the Third Reich and had to leave the countries of their birth in order save their lives. His own parents, both of them musicians, were born in what was then Breslau, Germany (today’s Wroclaw, Poland). They survived the Holocaust and eventually made their way to England. They were personally acquainted with Berthold Goldschmidt, Franz Reizenstein, and Hans Gál, who were living in British exile. Castelnuovo-Tedesco wrote his concerto for Raphael Wallfisch’s teacher Gregor Piatigorsky. Both had emigrated to the United States for the same reason. So now here is Vol. 1 with the concertos by Gál and Castelnuovo-Tedesco – the latter work in an absolute world-premiere recording!
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