Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Le Clavier bien témpéré, livre II (extraits)
Fantaisie et Fugue chromatique
Suite Anglaise

Friedrich Gulda, clavicorde

Album étrange : en 1978, Friedrich Gulda décida de donner plusieurs concerts dédiés à des œuvres de clavier de Jean-Sébastien Bach en les jouant au…clavicorde. Son jeu pianistique si vif, si nerveux, se mariait dans l’idéal avec le ton sec et le toucher rapide produit par le clavicorde, mais las ! Gulda n’avait à sa disposition qu’un Neupert, avatar moderne d’un instrument dont les couleurs et la poésie avaient disparus avec les originaux qu’on ne jouait alors plus guère. Pour le concert, Gulda amplifia à force de microphone l’instrument discret et s’enregistra – en monophonie – lors des répétitions. Ce disque reproduit ces sessions volées, documentant le son de hanneton de ce vilain Neupert : impossible de trouver qu’on y gagne quoi que ce soit en comparaison d’un clavecin ou d’un piano. Mais repoussé dans ses limites par l’instrument ingrat Gulda resserre encore son discours, radicalise sa conception. Trop pour une "Deuxième Suite anglaise" sans plus aucun charme, mais la fulgurance de la "Fantaisie chromatique", les recherches abstraites des extraits du "Clavier", n’en paraissent que plus volontaires, et ce jusqu’à l’étrange. Ensemble strictement documentaire (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

Gulda is glorious. Gulda plus Bach is bewitching. Gulda and Bach on the clavichord is clearly champion. On various occasions in the period around 1980 Gulda allowed himself to be recorded playing the clavichord. Playing in a self-effacing manner, unpretentious, private. Those recordings are now to see the light of day and offer an exciting and unique view of Gulda’s world.