 Dans l’Italie du début du XXe siècle, s’émanciper de la grande tradition opératique dominée par Bellini, Verdi, Puccini et Mascagni était difficile. Francesco Balilla Pratella emprunta trois directions pour trouver sa voie : il entreprit d'inventorier le patrimoine musical traditionnel de la Romagne, sa région natale ; il participa à la redécouverte et à la reviviscence des compositeurs italiens du XVIIe siècle (Boccherini, Cherubini, Locatelli, etc.) ; enfin, il adhéra à partir de 1909 au mouvement et à l’esthétique futuristes. Le programme proposé dans cet enregistrement, qui rassemble des romances pour voix et piano, permet de mesurer les différents styles adoptés par Pratella. On passe ainsi de la simplicité mélodique et harmonique des Liriche, op. 7 et 8 (antérieurs à 1909) aux élans plus audacieux et modernistes des pièces de Le Canzoni del niente, op. 42 (1927), en passant par le classicisme aux allures populaires du Ballata antica, op. 42 (1922). Malheureusement, Gabriella Morigi est une avocate bien peu séduisante de cette musique pourtant intéressante, sa voix, vraiment débraillée, ne se laissant écouter que péniblement. (Emmanuel Lacoue-Labarthe)  Within this monographic album, soprano Gabriella Morigi and pianist Adriano Tumiatti are rediscovering the vocal chamber music repertoire by Francesco Balilla Pratella belonging to the Italian Futurism, the historical literary, artistic and political movement founded by Filippo Tommaso Marinetti in 1909. The Futurism has left us great literary and figurative masterpieces yet, on its musical level, has been almost forgotten, partly due to its contemporaneity with the most famous “Generation of the Eighty”. After the Great War the wave of the futurist revolt came to weaken and Pratella devoted himself to ethnomusicological research publishing important studies and collections concerning the Italian folklore, and in particular that of his homeland, the Romagna region.
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