 "Musique chorale anglaise" est presque un pléonasme, tant l'inclination insulaire envers le Chœur est ancienne, structurée, féconde. Aucune césure : de Byrd ou Tallis à Tavener ou Turnage, un musicien britannique se doit d'écrire pour lui ! Si cet enregistrement Hypérion n'est pas, tant s'en faut, le premier à proposer un digest d'une pareille corne d'abondance, il présente en revanche l'intérêt de faire apprécier trois compositeurs importants de la première moitié du XX° siècle, relativement escamotés – du moins en France – par l'ombre d'Elgar, et surtout celle de Britten. Gerald Finzi se taille la part du lion avec six superbes pièces : deux sont plutôt amples, l'admirable antienne Lo, the full, final sacrifice et le Magnificat. À ce dernier répond l'envoûtant Te Deum de John Ireland, lui aussi en anglais (anglicanisme oblige), tandis qu'Arnold Bax brille par deux brefs joyaux a cappella sur des textes médiévaux. Autre atout, le Westminster Choir, l'une des maîtrises les plus émérites de notre continent, confiée à James O'Donnell. Les mélismes enchanteurs de ses garçons sopranistes sonnent aussi plaisamment que le Grand Orgue, très présent parfois, par la grâce d'un ingénieur du son attentif à la réverbération de la monumentale Abbaye. (Jacques Duffourg-Müller)  A trio of English composers perhaps better known for their creative output in other fields, yet who played a crucial role in the development of the Anglican choral tradition in the twentieth century. James O’Donnell and Westminster Abbey Choir present a programme centred on Finzi’s ‘Lo, the full, final sacrifice’: the other works may be less familiar but are no less moving.
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