 A l’initiative de Kolja Lessing, ce disque, présentant des œuvres de Felix Petyrek, débute une série consacrée à un group d’artistes, élèves de Franz Schreker, qui comptaient parmi les plus doués et les plus connus de leur génération. La question d’un point commun qui justifierait le terme d’«école de Schreker» ne manque certes pas d’intérêt, sans être pour autant primordial. Felix Petyrek, né en 1892 à Brno, en Moravie, a fait ses études à l’Académie de Musique de Vienne où il a travaillé la composition avec Franz Schreker et le piano avec Leopold Godowsky et Emil Sauer. La vie de Petyrek a été des plus difficiles, marquée tout au long de son existence par des soucis de santé, des difficultés matérielles, des situations professionnelles instables, des problèmes avec le régime nazis. Grand pédagogue, compositeur et pianiste reconnu, ayant bénéficié d’une certaine notoriété dans les années 1920, Felix Petyrek expose dans son œuvre, qui couvre à peu près tous les genres, des tendances esthétiques étonnamment divergentes de la musique du début du XXe siècle. Malgré ces oppositions, on peut distinguer des particularités essentielles qui caractérisent l’art du compositeur tout au long de son existence : une prédilection pour un humour grotesque, une affinité pour la musique de Bach et un lien étroit avec la musique de l’Europe de l’Est. En considération de ces caractéristiques, les «sauts» stylistiques de Petyrek s’avèrent secondaires, plutôt comme les différentes marques d’un esprit à l’orientation en tous points diversifiée qui emprunte sa propre voie et cherche sans cesse à la redéfinir entre les paroles du passé et du présent, de l’Europe du centre et de l’est. Kolja Lesing mène de front une double carrière de pianiste et de violoniste et se consacre tout particulièrement à la musique du XXe siècle. Grâce aux nombreux disques qu’il a enregistrés pour Decca, Largo Records, MD&G et Capriccio, il contribue largement à la redécouverte des compositions de Berthold Goldschmidt, Ignace Strasfogel, Zdenka von Ticharich, Emil Bohnke, Philipp Jarnach… Des compositeurs tels que Abel Ehrlich, Jacqueline Fontyn, Berthold Goldschmidt, Ignace Strasfogel et Hans Vogt ont écrit spécialement pour Kolja Lessing des pièces pour violon dont il a assuré la création.
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