Eugène Ysaÿe (1858-1931)
Mazurka de salon en sol majeur, op. 10/1
Mazurka de salon en la mineur, op. 10/2
Mazurka en si bémol majeur, op. 11/3
Andante en si bémol majeur, op. posth.
"Rêve d'enfant", op. 14, en la bémol majeur
Divertimento en la majeur, op. 24
"Poème élégiaque", op. 12, en ré mineur
"Au rouet", op. 13, en si mineur
"Chant d'hiver", op. 15, en si bémol majeur
"Ekstase", op. 21, en la bémol majeur

Demetrius Polyzoides, violon
Janna Polyzoides, piano

La prise de son de ce double album a été réalisée en concert (sauf « Poème élégiaque ») avec les applaudissements à la fin de chaque pièce. C’est donc une acoustique de salle de concert, correctement réalisée, sans bruits parasites dus au public durant l’exécution de chaque pièce, qui explique le son un peu mat du premier CD et quelque peu lointaine sur le deuxième. Une fois averti, on se concentre sur la qualité des œuvres choisies. Le premier CD illustre l’évolution stylistique du compositeur de ses premières compositions à sa maturité. On y apprécie notamment la virtuosité extravertie des mazurkas, éminemment technique, flamboyante, voire époustouflante, mettant le soliste à rude épreuve. Si l’exigence technique est une caractéristique de la musique d’Ysaÿe, elle n’exclut pas pour autant un lyrisme de qualité tant passionné que tendre. Le touchant « Rêve d’enfant » et le captivant « Divertimento » clôturant le premier CD en sont de bons exemples. L’écriture sensible et expressive d’Ysaÿe s’apprécie dans les quatre « poèmes », à l’origine avec orchestre, occupant le programme du deuxième CD. De forme libre, le compositeur peut y exprimer une large palette d’émotions et d’ambiances ne manquant pas d’intensité. Voilà des œuvres nous permettant d’apprécier un compositeur dont la discographie reste trop souvent cantonnée aux sonates pour violon seul. (Laurent Mineau)

While the solo violin works by Eugène Ysaÿe have become some of the most played pieces of their genre, his music for violin and piano remains almost unknown to this day. Demetrios Poyzoides and his sister Janna present the ballads and “Poèmes” on this double-CD album, thus showing that the great violin virtuoso and master of instrumental witchcraft also has a lyrical, almost sentimental facet to his musical personality. Even in the so-called “small” form (there are no sonatas or other cyclic works) it becomes apparent that Eugène Ysaÿe, the violinist, must not be underestimated as a composer.