Enjott Schneider (1950-)
"Dugud", Concerto n° 1 pour violoncelle et orchestre
"Sulamith", Danses sacrées pour violoncelle et orchestre à cordes
Fatal Harmonies of Black Sweetness, variations sur "Moro, lasso, al moi duolo" de Gesualdo
"Abaddon, Angel of Abyss. Apocalyptic Scene", pour violoncelle et orchestre
Lilith, poème symphonique pour orchestre

Laszlo Fenyö, violoncelle
Deutsches Symphonie-Orchester Berlin
Ariel Zuckermann, direction

Du nouveau dans la discographie chez Wergo du compositeur allemand à casquettes multiples Enjott Schneider. Ce volume d’oeuvres dédiées au violoncelle, instrument dont la tessiture se rapproche le plus de la voix, du bel canto, d’où la tentation pour Schneider qui compose plutôt pour l’orchestre mais qui affectionne le genre concerto, d’exploiter cette voie, cette veine rutilante et infinie, cet influx sanguin qui irrigue et fusionne le corps de l’instrument avec celui qui en joue ; avant de plonger ce dernier dans un bain orchestral richement doté. On retrouve ici les qualités de l’écriture de Schneider : intuition, sagacité et spontanéité. Le compositeur ne renouvelle en rien la technique de l’instrument mais l’inclus naturellement dans la texture d’un orchestre somptueux, dans un style lyrique et profus qui n’appelle aucune étiquette. On retrouve également l’éventail synchrétique des références historiques et littéraires de l’auteur, la mythologie hongroise (Dugud) le Cantique des Cantiques (Sulamith). Le terrifiant Abaddon (Créature maléfique) présentée par l’auteur comme une "Scène apocalyptique pour violoncelle et orchestre" est d’une virtuosité telle qu’il malmène le soliste et l’orchestre dans un maelström endiablé. Le poème symphonique Lilith, d’une texture plus transparente baigne dans une atmosphère mystérieuse et élégiaque. Quant à la page symphonique Fatal Harmonies qui donne son titre à l’album, il convoque à la fois la vie du musicien Carlo Gesualdo et son madrigal "Moro Lasso al moi duolo" traité ici sous forme de variations jusqu’à l’acmé finale, une passacaille "della morte" au chromatisme élargi quasi wagnérien. Un programme musical visionnaire et dense qui laissera une fois de plus l’auditeur pantelant. (Jérôme Angouillant)

"Fatal Harmonies“ is the seventh of 10 CDs in WERGO’s continuing "Edition Enjott Schneider“ and contains five compositions for cello and orchestra. The cello has fascinated audiences, players and composers ever since and did inspire Enjott Schneider to create compositions of magic and virtuoso wizardry. In the hands of a soloist with the mastery of László Fenyö, an explosion of expressive power is guaranteed. The cello concerto “Dugud” takes up some of the legendary images about the ancient oriental bird god in archaic scenes like the dark and erotic battle of impregnation or the vision of a life of freedom. "Sulamith" is about the Song of Solomon which is one of the Bible's most mysterious texts. “Fatal Harmonies of Black Sweetness” refers to Carlo Gesualdo (1560–1613), one of the most daring and enigmatic composers in history. The present composition takes up the dark sweetness that dominates Gesualdo’s madrigals. László Fenyö, for whom many of the pieces were tailormade, convinces with his ability to imbue hellishly difficult passages with musicality and beauty of sound. Fortunately, the Deutsches Symphonie-Orchester Berlin (DSO) and their conductor, Ariel Zuckermann, let themselves be inspired by László’s uncompromising enthusiasm and worked together with him to create a performance of the highest quality.