Enescu Moussorgski Œuvres pour piano Krichel - 0302072BC - Berlin Classics - Classique

Dans l’entretien qu’il accorde à Christa Sigg, Alexander Krichel n’en a que pour les Tableaux, et à vrais dire sans rien nous en apprendre de particulier. Mais lorsque on les entend si vifs, si contrastés, montrant la satire, le rêve ou le cauchemar, et faisant imploser La Grande Porte de Kiev avec un son projeté qu’on ne lui supposait pas, on pourra se passer de lire ses notes d’intention. Ses Tableaux, âprement joués, osant la charge (Samuel Goldenberg et Schmuyle)souvent nus en respect même de l’écriture de Moussorgski que tant sont tentés « d’aménager », me surprennent en bien. Aurait-il entendu l’enregistrement de Maria Yudina ? Mais il commence son album chez Enescu, c’est cela qui m’a attiré d’abord. Las, son jeu rapide, son piano un rien sec, le tout très métrique,le geste même comme asséché du moindre lyrisme, tout passe à coté du flamboiement baroque de l’œuvre. Il se rattrape avec le Nocturne tiré de la Petite Suite de Borodine qui vient clore, dans une nuance de rêve,un disque inégal. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)