 L’éditeur Mondo Musica publie des enregistrements d’opéras pris sur le vif à la Fenice de Venise, en puisant dans des archives de plus ou moins bonnes qualités. "Lucia Di Lamermoor" de Donizetti proposé ici a l’avantage de réunir en 1973, deux immenses chanteurs italiens : Renata Scotto et Renato Bruson, dans les rôles principaux. Mais le reste de la distribution n’est hélas pas à la hauteur : Umberto Grilli dans le rôle d’Edgardo, ténor dont la voix est très en gorge manque d’engagement et de fougue. Il chante de façon appliquée, ce qui ne convient pas à l’air du final de l’acte III. Paolo Washington, dans le rôle de Raimondo, est une basse solide, mais qui manque de nuances. Le public ne s’y trompe pas en applaudissant de façon mesurée lors de l’aria du deuxième acte. Le chœur est bien en place et l’orchestre sous la direction de Gianandrea Gavazzeni est souvent lent et peu énergique dans les moments de tension. Tout cela vient en partie d’une prise de son réalisée très près de l’orchestre, couvrant souvent les chanteurs, qui sont loin sur la scène. L’air de Lucia, "regnovia nel silenzio" ainsi que la scène de la rencontre avec Arturo, au premier acte, sont presque inaudibles. Heureusement "l’air de la folie" au troisième acte, accompagné par la flûte est un grand moment qui permet de retrouver Renata Scotto avec son art bouleversant, et son sens de la mise en valeur des nuances. On l’aura compris ce document sonore s’adresse aux admirateurs de Renata Scotto. Mais il faut sans doute revenir à son enregistrement de "Lucia Di Lamermoor" réalisé en 1959 à la Scala de Milan, avec pour partenaires Ettore Bastianini et Giuseppe Di Stefano. (Dominique Gérard) Aux amateurs de bel canto, La Fenice propose l’écho de quatre spectacles captés sur le vif entre 1966 et 1973 : si l’orchestre (et le chef permanent Ettore Gracis pour deux d’entre eux) n’y brillent guère, on y repère quelques étoiles. Norma vaut pour l’Adalgisa intensément charnelle de Cossotto, supérieure ici à ce qu’elle sera en studio. Le Rigoletto chauffé à blanc par Lopez-Cobos est dominé par un Cappuccilli déchaîné, doté d’un legato infini : le bouffon tragique, a toujours été, avec Macbeth, son meilleur rôle verdien. L’édition de Lucia di Lamermoor retient l’attention par son intégrité (on y trouve l’air de Raimondo – excellent Paolo Washington – comme le duo de la Roche au Loup), la direction théâtrale de Gavazzeni et l’incarnation d’une Scotto juvénile, aux teintes lunaires, ovationnée après l’étincelante cadence conçue pour Nellie Melba. Mais c’est la distribution du Barbier de Séville qui s’avère la plus équilibrée : trois ans avant leur célèbre intégrale sous la baguette d’Abbado, Berganza (Rosina racée, virtuosissime) et Montarsolo (Basilio d’anthologie) y côtoient un Figaro incisif (Trimarchi) et un Bartolo imposant (Mariotti), qui n’hésite pas à jouer du falsetto. De fort émouvants témoignages ! (Olivier Rouvière) Gaetano Donizetti’s Lucia di Lammermoor stands as a cornerstone of the bel canto tradition, presented here in a carefully curated 2-CD edition. At the heart of the opera is the haunting story of Lucia Ashton, a young woman caught between love, family duty, and a descent into madness. This recording features the opera’s defining highlights, including the iconic “Mad Scene” and the poignant final duet. Ideal as a collector’s item or an accessible introduction to Donizetti’s lyrical genius, this edition offers both emotional power and a refined presentation.
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