 Quatrième livraison de la série Decades. La décennie 1840 – 1850 est dominée par la floraison inouïe du Lied schumannien. Martineau choisit le Liederkreis opus 24. Le timbre pauvre en couleurs et l’émission nasale du baryton Florian Boesch pourraient dérouter, n’était un contrôle absolu du souffle autorisant des contrastes dynamiques impressionnants, jusqu’à une mezza-voce fantomatique. On frémit dans les paysages désolés de Ich wandelte unter den Bäumen, on passe de l’autre côté du miroir avec un Schöne Wiege meiner Leiden qui n’a pas fini de nous hanter. Cette froideur clinique trouve cependant ses limites dans les Lieder plus lyriques. Œuvres de jeunesse, les automnales mélodies de César Franck méritent une écoute attentive. Dans leurs marges, mais grands contributeurs au genre, Donizetti et Dargomyzhsky sont représentés ici, ainsi que trois compositeurs suédois, marqués par l’influence de l’école allemande. Retour de Felix Mendelssohn pour clore cet album. Le Nachtlied op 71, composé dans les mois suivant la mort de sa sœur si chérie, résonne de façon particulière. Comme dans les derniers quatuors, c’est un irrémédiable déchirement, un homme qui hurle sa douleur, et sans doute ce que Felix composa de plus profond et de plus beau. (Olivier Gutierrez)  Whilst across Europe 1840-1850 was dominated by the build up to revolutionary explosion, musically the decade continued to produce an ever-richening seam of contrasting songs right across the continent. Headlining this volume of “Decades” is Schumann’s remarkable setting of nine poems by Heinrich Heine, Liederkreis, Op. 24; Germany is further represented by four wonderful Mendelssohn songs, France in works by César Franck, Russia by Dargomyzhsky, Italy by Donizetti, and Sweden making its series debut with songs by Lindblad, Josephson and Geijer. That eclectic composer list exemplifies the combination throughout the series of works both familiar and rare. Distinguished baritone Florian Boesch takes pride of place in the Schumann cycle, backed by a strong supporting cast: sparkling Armenian soprano Anush Hovhannisyan makes a welcome return to the series, as does Russian baritone Alexey Gusev, and Swedish mezzo-soprano Ida Evelina Ränslöv is particularly characterful in music of her homeland. Two younger British tenors, Oliver Johnston and Nick Pritchard, show their mettle, all deftly accompanied by the series’ creator, pianist Malcolm Martineau, demonstrating once again why he remains one of the world’s great accompanists. Of especial note are four fine Mendelssohn songs sung by Samuel Hasselhorn, already a major prize winner and now in the ensemble at the Wiener Staatsoper, whose rich voice and expressive yet diction-perfect performances mark him out as a baritone to watch.

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