Conçues pour la cour, d'où leur nom de Concerts Royaux, ces quatre pièces obéissant au schéma de la suite de danses françaises n'ont pas été destinées expressément à tel(s) ou tel(s) instruments. Elles peuvent être interprétées au clavecin seul, ou, inscrites au répertoire d’ensembles plus ou moins fournis, permettre des alliances de timbres et de couleurs variables, générant des atmosphères plus ou moins intimes : ainsi, la version de Savall et du Concert des Nations s'avère plus démonstrative, festive ou solennelle que celle du simple trio formé par B. et W. Kuijken avec Robert Kohnen. Le jeu des Fiori Musicali est ici d'une franche rusticité, et fait ressortir de façon extrêmement nette l'origine populaire de certaines danses (cf. notamment la « musette » du 3e concert). Et le recours à la flûte à bec soprano ou à la flûte de voix renforce encore la verdeur. Cette version manque cependant parfois de couleurs et d'éclat : déséquilibre entre instruments dans le premier concert où le basson tend à tout écraser, et donc basse continue trop effacée. C'est mat et comme empâté, au sens pictural du terme. Ailleurs, la flûte soprano, inégale, déçoit. Paraît parfois s'étrangler dans l'aigu, ou, pour se détacher, devenir perçante. Une sorte de « laisser-aller », de manque de finition dans le rendu du détail. La version de Savall ou plus encore, celle, pleine de poésie des Kuijken et de Kohnen (où seuls les 2 premiers concerts sont donnés avec 2 des Nouveaux Concerts) restent les références. (Bertrand Abraham) In the small discography of “Les Concerts Royaux”, most of them are recorded with the classical use of the harpsichord solo or, as the practise of the time suggests, with a violin, bassoon, viola and ! ute. What is rare and interesting in our version is the use of the soprano recorder and the voice ! ute in the third concert. " is is a choice that Maria Giovanna Fiorentino and the Ensemble I Fiori Musicali go through on the basis of the music taste of the Court of Luis XIV. " is CD is not intended for being “original”, but it is absolutely interesting from the point of view of the choice of intruments and the musical practise of the time.
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