Francesco Cilea (1866-1950)
L'Arlesiana, opéra en 3 actes

Giuseppe Filianoti, ténor
Iano Tamar, soprano
Mirela Bunoaica, soprano
Kyoung-Eun Lee, mezzo-soprano
Jin Seok Lee, basse
Francesco Landolfi, baryton
Juano Orozco, baryton
Chœur de l'opéra du Théâtre de Fribourg
Chœur d'enfant du Théâtre de Fribourg
Camerata Vocale Fribourg
Orchestre Philharmonique de Fribourg
Fabrice Bollon, direction

L’Arlesienne pour beaucoup de lyricomanes, ce n’est guère plus que la solita storia del pastore, célébrité en trompe l’œil d’une partition mal aimée, et remaniée pendant 40 ans par Cilea. La version en quatre actes, qu’il préférait, est définitivement perdue, à l’exception d’un second air de Federico, qui surpasse en beauté le Lamento, une révélation due à Giuseppe Filianoti, philologue à ses heures, et pur belcantiste, qui joue de toutes les nuances de son timbre pour composer un personnage mi-Nemorino mi-Werther, entre passion naïve et douleur intériorisée. L’air du II dans sa délicatesse et son dénuement retrouve son caractère de lamento, loin des épanchements complaisants que les ténors y mettent en récital. Le soprano dramatique de Iano Tamar au riche registre grave restitue avec une étreignante sobriété les angoisses d’une mère (Esser madre e un inferno au III). Avec son soprano frais et léger, Mirela Bunoiaca campe une Vivetta émouvante de simplicité et de franchise face à l’indifférence de Federico. Direction efficace et attentive de Fabrice Bollon à la tête de l’orchestre philharmonique de Fribourg. Les intégrales de l’Arlésienne sont trop rares pour se passer de cette belle publication. (Olivier Gutierrez)

During the Italian verismo Francesco Cilea was the master of subtle portraits of the human soul, and every text from his opera L’Arlesiana attests to this talent. Leopoldo Marenco’s libretto was based on Alphonse Daudet’s drama L’Arlesienne. The maiden from Arles with whom the youth Federico falls in love never appears. However, she is the prime mover of the romantic drama centering on the youth Federico, and her unattainable presence forces all the persons of the drama to orient themselves by her. Cilea’s portrait of the despondent hero brought a young tenor by the name of Enrico Caruso his breakthrough in 1897. For its concert performance of L’Arlesiana, the Freiburg Philharmonic Orchestra obtained the services of a singer on his way to international renown: Giuseppe Filianoti, who not only has scored a brilliant success in this role in Carnegie Hall but also is at home on the stages of the New York Met and the Milan Scala.