Catalani Loreley Suiliotis Cappucilli Gavazzeni - OPD7032 - Petits prix - par Opera dOro

Lorsque en 1968 La Scala inscrivit à son répertoire cette Loreley crée soixante dix huit ans plus tôt au Teatro Regio de Turin, elle faisait acte de foi envers un compositeur dont les opéras avait déserté les scènes lyriques ultramontaines : Catalani n’était plus qu’un nom et l’on ne montait plus guère de loin en loin que sa Wally. Injustice, car Loreley, sauvée en son temps de l’oubli par Toscanini lui-même qui en proposa jusqu’au début du XX siècle de brillantes reprises, est son véritable chef d’œuvre. Si la Scala s’offrait cette aventure c’était d’abord parcequ’ elle avait trouvé sa nouvelle soprano, Elena Suliotis. On compara volontiers son émission haute, ses aigus tranchants, et ses grands moyens dramatiques à ceux de sa compatriote Maria Callas, mais leurs typologies vocales, comme leurs natures artistiques, n’affichent guère de points communs. Suliotis devait perdre rapidement sa splendeur, mais en 1968 elle maîtrise parfaitement son immense instrument et campe avec brio et finesse ce caractère complexe. Ses comprimari sont percutant à défaut d’être parfaits : le Walter de Gianfranco Cecchele impressionne par son engagement sinon par son style, mais c’est un tout jeune Piero Cappucilli que l’on découvrira avant tout dans le rôle d’Herrmann. Gianandrea Gavazzeni dirige avec élégance et style une œuvre dont l’orchestre imaginatif n’est pas la moindre des ressources (Discophilia, Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)