 « Membra Jesu Nostri » est un cycle de sept cantates sur les plaies de Jésus sur la croix, chacune consacrée à une partie de son corps (pieds, genoux, mains, côté, poitrine, cœur, visage). Le nombre sept a inspiré des œuvres dont le propos et le ton sont sans équivalent dans la musique sacrée. Tout comme les « Sept Dernières Paroles du Christ » de Haydn, l’œuvre de Buxtehude n’est ni austère, ni ostentatoire mais souligne à propos le caractère indissociable de l’humain et du religieux. L’émotion naît autant de l’intériorité que de l’immédiateté de l’expression. La sobriété de l’ornementation des lignes vocales des arias et l’intimisme favorisé par l’effectif instrumental réduit sont d’autres éléments y contribuant dont Ton Koopman a magnifié l’adéquation au sujet traité. Chaque cantate est précédée d’une sonate introductive dont l’instrumentarium sera celui de toute l’œuvre : deux violons, un violone (basse de viole) et basse continue. Seule la sixième, « Ad Cor », lui substitue cinq violes de gambe. La profondeur, la justesse expressive et l’orthodoxie sont quelques-unes des qualités constantes de la « Buxtehude Opera Omnia ». Conduite d’une main de maître par Ton Koopman, elle fera longtemps autorité et paraît déjà difficile à égaler. Ton Koopman est depuis 2004 président de la Société Internationale Dietrich Buxtehude et a reçu de la Ville de Lübeck le Prix Buxtehude en 2012. Parmi les solistes, le ténor Jörg Dürmüller et la basse Klaus Mertens avaient auparavant participé à son intégrale des Cantates de Bach. (Pascal Edeline) Le chiffre sept est omni présent dans la représentation chrétienne et les Ecritures. Les sept jours de la semaine, les sept dernières Paroles du Christ sur la croix, etc. Sans compter le symbole de perfection. Pour le grand compositeur Buxtehude, ce cycle de sept cantates dédiées aux sept blessures du Christ sur la Croix est unique dans son propos et son inspiration pour une œuvre non liturgique. Une singulière inspiration pour conférer dramatisme, pitié et compassion pour chacune des blessures subies. Un plan identique très strict pour chacune des cantates. Ton Koopman et ses musiciens trouvent ce climat à la fois d'exaltation devant l'offense faite au Christ et de résignation apaisée qui nous empoigne. Etrange partition à (re)découvrir à la lueur d'un musicien qui a aussi magistralement investi l'œuvre pour clavier, dans un prosélytisme engageant. (J.M.) (Codaex)
|
Catalogue 
