Dietrich Buxtehude (1637-1707)
Prélude en do majeur, BuxWV 136
Prélude en mi mineur, BuxWV 142
Prélude en fa majeur, BuxWV 145
Prélude en la majeur, BuxWV 151
Prélude en la majeur, BuxWV 152
Prélude en la mineur, BuxWV 153
Prélude en si majeur, BuxWV 154
Toccata en sol majeur, BuxWV 164
Fugue en si majeur, BuxWV 176
Canzona en do majeur, BuxWV 166
Canzona en ré mineur, BuxWV 168
Canzona en sol majeur, BuxWV 170
Canzona en sol mineur, BuxWV 173
Canzonetta en mi mineur, BuxWV 169
Canzonetta en sol majeur, BuxWV 172
Te Deum laudamus, BuxWV 218"Christ, unser Herr, zum Jordan kam" BuxWV 180
"Wir danken dir, Herr Jesu Christ", BuxWV 224
"Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ", BuxWV 196
"Durch Adams Fall ist ganz verderbt", BuxWV 183
"Nun freut euch, lieben Christen gmein", BuxWV 210
"Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort", BuxWV 185
"Kommt her zu mir, spricht Gottes Sohn", BuxWV 201
"Ach Herr, mich armen Sünder", BuxWV 178
"Es ist das Heil uns kommen her", BuxWV 186
"Gott der Vater wohn uns bei", BuxWV 190
"Es spricht der Unweisen Mund wohl", BuxWV 187
"Herr Jesu Christ, ich weiß gar wohl", BuxWV 193
"Wär Gott nicht mit uns diese Zeit", BuxWV 222
"Vater unser im Himmelreich", BuxWV 219

Friedhelm Flamme, orgue (Orgue Christoph-Treutmann, 1734-1737)

Avec ce troisième double-album se conclut l’Orgelwerk buxtehudien enregistré sur le Treutmann de Grohauf-Goslar, rarement employé pour ce compositeur un instrument historique de 42 jeux, bien conservé, certes moins typé que les Schnitger septentrionaux mais au caractère bien trempé, impressionnant par sa densité polyphonique et émouvant dans ses timbres de détail. À l’instar des précédents, les deux disques se conçoivent chacun comme un concert varié qui mêle les pièces libres (Toccata, Prélude, Canzona) et les arrangements sur choral. Parmi les plus développés, on trouvera la vaste Fantaisie sur "Nun freut euch, lieben Christen gmein". Pour la flamboyante fresque sur le "Te Deum", l’exécution ne manque ni de grandeur ni d’allure, paraphée par les abyssales anches du lieu. Habitué de l’idiome baroque nord-allemand, exploré dans une vingtaine d’albums chez CPO à valeur encyclopédique, Friedhelm Flamme propose des lectures fiables et animées, qui prennent chair dans la copieuse palette de cet orgue de Basse-Saxe. Si la tension requise par certains Praeludia tend à s’assagir (le mi mineur BuxWV 142, ou le BuxWV153 dont le fugato semble timide face à l’exaltation d’Olivier Vernet à Boulogne/Mer), d’autres pétillent (BuxWV 136), savent dramatiser le texte (BuxWV 152), valoriser les contrastes du Stylus Phantasticus (versatilité de la Toccata en sol, entre accords contemplatifs et zébrures). C’est surtout dans les illustrations liturgiques que s’apprécie le geste élégant et appliqué de l’interprète, auquel la console inspire des phrasés soutenus et expressifs, comme "Es spricht der Unweisen Mund wohl" éloquemment chanté sur la Voix Humaine. Malgré quelques carences de verve ou de caractérisation dans les pages virtuoses, ce volume confirme le fidèle aloi de cette intégrale. (Christophe Steyne)

Friedhelm Flamme plays an extraordinary role in the organ catalogue of our record label. His discography, which ranges from the Baroque era to the 20th century, is a gift to organ connoisseurs and aficionados alike. Not only has he recorded a multitude of works of unknown composers, but has opened an impressive "organ museum" of more than two dozen productions on historical instruments that are seldom heard on record. This is the final release of our complete recordings of Buxtehude's work. Here the German-Danish musician shows his compositional skills in an area that is justly called the ultimate discipline of Baroque keyboard players – the connection between prelude and fugue, which culminated in the works of Johann Sebastian Bach at the end of the Baroque era. It is well known that he made a pilgrimage to Lübeck in his younger years to attentively listen to the organist of St. Mary's Church there.