C’est un enregistrement tardif de Knappertsbusch que cette gravure (monophonique malheureusement) de mai 1963 de la 7° symphonie de Bruckner. Le grand chef at disparu en effet en octobre 1965. Fort heureusement, la 7° symphonie dont le succès fut immédiat dès sa création par Niksich a découragé les réorchestrations malencontreuses des élèves de Bruckner que « Kna » défendit toute sa vie dans les autres symphonies à son répertoire. Son approche de l‘oeuvre confirme ce que ses autres gravures avaient montré ; le chef dirige Bruckner plutôt rapidement mais avec un sens de la grandeur et une maîtrise des crescendos tout à fait personnelle. Certes les accents déroutent souvent et l’orchestre de la radio de Cologne s’avère parfois perturbé sinon dépassé par cette conception particulière. Mais la puissance du final, le seul mouvement à être dirigé plus lentement que par les autres chefs lui confère une grandeur qui équilibre, fait rare au disque comme au concert, l’immense moderato initial. Néanmoins, c’est l’un des plus convaincants témoignages brucknériens de Knappertsbusch ; notons que l’éditeur a également à son catalogue une version d’août 1949 avec les Wiener Philharmoniker, proche dans sa conception de celle-ci. (Richard Wander) On ne manque pas de Septième Symphonie de Bruckner selon Hans Knappertsbuch et avec des phalanges plus relevées que celles de la Radio de Cologne, oui mais voila, celle qu’ils donnèrent ensemble le 10 mai 1963 est à mon sens la plus belle. Question d’orchestre d’abord, les musiciens rhénans jouent sans appuis, cordes en soies, cuivres discret, bois subtils, cette matière légère inspire à Knappertsbuch des tempos plus soutenus qu’en aucune autre de ses versions, le fil se déroule, emplis de paysages, plein de nuances, avec des phrasés expressifs surprenants, tout cela avance dès l’Allegro moderato où rayonne un lyrisme sans pathos. Ah ! on n’imaginait pas l’élégance comme vertu première de cet art, mais c’est mal connaître Knappertsbuch qui savait aussi ordonner ses excès, aviver ses tempos, surtout, qui n’oubliait jamais de faire chanter son orchestre, mais en eut-il jamais un aussi léger, aussi joueur, aussi naturellement brucknérien ? En 1963 la révolution Günter Wand était déjà passée par là, et à Cologne Bruckner avait été un de ses objet majeurs, Knappertsbuch, pragmatique comme il fut toujours, trouva l’orchestre formé à cet allégement, et il en fit son miel. Ecoutez seulement cette rencontre ! (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)
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