 Nous devrions pourtant leur porter quelques fleurs, les morts les pauvres morts ont de grandes douleurs... Par des interprètes inspirés et convaincus, voici un programme émouvant, voire d'inspiration poignante, puisque dédié à des musiciens disparus dans la première guerre mondiale, ou qui en ont gardé un traumatisme indélébile. Musiques élégiaques, dans le sens funèbre du terme, en dehors de toute joliesse. C'est évidemment le cas des pièces très courtes de (l'inconnu) Kelly et d'Elgar, à l'unisson d'une certaine désolation (un Adagio de Barber crêpé noir). Mais aussi des autres "légendes anglaises" comme la suite sur des airs populaires de Vaughan Williams (malentendant d'avoir trop frôlé le canon), et, sans doute l'oeuvre la plus intéressante et développée de cet enregistrement, la belle musique pour cordes de Bliss (gazé en 1918, sujet à des cauchemars). Tout cela n'est pas d'une gaîté folle même si parfois avec quelque allant, une certaine morbidezza pesant comme un couvercle, assez obsessionnelle et ressassante. Avec le temps va tout s'en va, et certains morts nous semblent plus vieux, plus seuls que d'autres : on dirait que leur mort est morte. Si j'étais Dieu, chantait le vieil Arkel, j'aurais pitié du cœur des hommes. Mais nous consolent pour conclure Lennon et Mccartney, qui préféraient faire l'amour (avec Michelle) que la guerre. En somme, la petite mort plutôt que la grande... même finissant sur une épectase de Marseillaise ! (Gilles-Daniel Percet)  British Legends is a musical tribute to four composers who served under the British flag in the First World War. Frederick Septimus Kelly (1881–1916) is perhaps the least well-known of them. Along with the Elegy of Kelly, there is Vaughan Williams’ charming rendering of English folk songs, in which we see the youthful enthusiasm of new army recruits changing to melancholy and homesickness after months on the battlefield; there is also Music for Strings by Bliss, brimming with nervous energy, the first movement of which we used to evoke the atmosphere of a battle. Another Elegy, by Elgar, speaks to us of grief after the death of a friend. These are our associations – but the 5 4 1 0 9 3 9 7 5 8 4 2 5 music itself, strong and beautiful, stands on its own. As for John Lennon and Paul McCartney, they are another kind of British Legends. Having become famous in the Sixties, they chanted “Make love not war” together with their whole generation in an act of protest against the Vietnam war. And when in 1967 the first live, international satellite television program, Our World, aired live in 26 countries, The Beatles closed the broadcast singing their brand new song: All you need is love... St. George Quintet is Laureate of Supernova 2016, a competition for young chamber music ensembles in Belgium.

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