 Quand on évoque les œuvres chorales de Brahms, on évoque tout de suite le Requiem Allemand, le Schicksalslied, peut-être l’Alto-Rapsodie. On oublie, ou l’on ignore, le très grand corpus d’œuvres (à peu près l’équivalent de six ou sept cd) écrites pour chœur, a cappella ou avec un minimum d’accompagnement, que Brahms composa tout au long de sa vie. Au dix-neuvième siècle les œuvres a cappella, souvent à quatre voix, étaient peut-être, en rivalité avec la musique de chambre, le genre de musique le plus pratiqué dans l’intimité du salon. Sur ce cd on nous présente, en bel échantillon d’introduction à cette catégorie méconnue, une sélection de chansons, tirée des Chants populaires allemands composés en 1864, et de deux de la série de Quatuors vocaux, op 31 et 64. Et si, à l’écoute de ce disque, on serait tenté de s’ennuyer – ce qui me semble tout à fait impensable étant donné la douceur, la clarté et l’élégance de l’exécution – il y a, insérés, trois morceaux pour le piano : les deux Intermezzi de l’ Op 118, et la 4e Ballade. (Rob MacAiodh)  Même si les chants populaires furent collectés avec dévouement au 19ème siècle, il n’existe pas d’avis unanime sur ce qui constitue un “vrai“ chant populaire. Deux écoles s’opposent : l’une accepte les chant “dans le style populaire“ mais exclut les rengaines populaires et les chants de rue, l’autre s’intéresse uniquement à l’origine et à l’authenticité des chants. Johannes Brahms considérait que la qualité musicale l’emportait sur l’authenticité et s’en tint toute sa vie au principe de l’appropriation romantique et de l’arrangement compositionnel. Holger Speck dirige le Vocalensemble Rastatt, accompagné par Anne Le Bozec, pianiste renommée.
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