Johanns Brahms (1833-1897)
Sonate pour alto et piano n° 1 en fa mineur, op. 120
Sonate pour alto et piano n° 2 mi bémol majeur, op. 120
Scherzo pour alto et piano en do mineur, extrait de "Frei aber einsam"

Luca Ranieri, alto
Andrea Trovato, piano

Brahms au terme de sa vie fut ébloui par le talent du clarinettiste Richard Mühlfeld pour qui il composa les deux sonates opus 120, bientôt adoptées aussi par les altistes compte tenu d’une tessiture commune. Composées en 1894 elles terminent son œuvre de musique de chambre. Brahms, au tempérament austère est alors âgé et ne recherche dans sa musique ni séduction ni concession. Comme dans ses derniers opus pour piano, ces deux sonates sont écrites dans un esprit d’intimité et de confidence malgré une ampleur sonore toujours présente. Luca Ranieri et Andrea Trovato, donnent de ces œuvres une interprétation toute latine, à la fois chaleureuse, démonstrative et séductrice qui va parfois à l’encontre de l’esprit de Brahms en cette ultime période créatrice. Le résultat est cependant très plaisant malgré une prise de son floue et peu flatteuse. En complément de programme, Luca Ranieri a effectué une transcription pour alto du Scherzo de la Sonate F.A.E signifiant libre mais seul (Frei aber einsam). Cette œuvre collective a été écrite par Brahms, Schumann et Dietrich pour le départ de leur ami Joseph Joachim. Malgré ce complément, le minutage demeure peu généreux. (Jean-Noël Regnier)

Among the few Brahmsian chamber pieces that also include wind instruments are the two Sonatas for clarinet and piano op. 120. In these works, however, there is an optionality between clarinet and viola, and in today’s concert scene, it is almost more common to hear them in the viola than in the clarinet version. The ‘Scherzo’ from the F.A.E. Sonata was part of a Sonata for violin and piano composed as a collective homage to Joachim by Albert Dietrich (author of the fi rst movement), Robert Schumann (Intermezzo and Finale) and Brahms (Scherzo). The abbreviation F. A. E. refers to Joachim’s personal motto frei, aber einsam (free, but alone), but also corresponds to three musical notes and the motif thus derived is naturally used as a theme in various parts of the Sonata.