Johannes Brahms (1833-1897)
Mondnacht, WoO 21
In der Fremde, op. 3 n° 5
Lied, op. 3 n° 6
Der Frühling, op. 6 n° 2
Nachtigallen schwingen, op. 6 n° 6
Vom verwundeten Knaben, op. 14 n° 2
Gang zur Liebsten, op. 14 n° 6
Sonntag, op. 47 n° 3
An ein Veilchen, op. 49 n° 2
Die Spröde, op. 58 n° 3
In der Gasse, op. 58 n° 6
Tambourliedchen, op. 69 n° 5
Vergebliches Ständchen, op. 84 n° 4
Spannung, op. 84 n° 5
Ade!, op. 85 n° 4
In Waldeseinsamkeit, op. 95 n° 2
Schön war das ich dir weihte, op. 95 n° 7
entführung, op. 97 n° 3
Maienkätzchen, op. 107 n° 4
Extraits de "49 lieder populaires allemands", WoO 33

Robin Tritschler, ténor
Harriet Burns, soprano
Graham johnson, piano

Les ténors allemands (héroïques exceptés), Wunderlich et Haefliger en tête, ont laissé au Lied d’insurpassables visions de la Belle Meunière et des Amours du Poète, parfois aussi des Voyages d’hiver marquants, le niveau d’abstraction de l’œuvre autorisant toutes les tessitures. Au-delà de quelques tubes, ils ont beaucoup moins fréquenté Brahms. C’est donc avec curiosité qu’on voit arriver un plein album de ses Lieder par un ténor. Les œuvres, de caractère élégiaque ou pastoral convienne à la voix de Robin Tritschler. Mais arrivés au cœur du récital "In Waldeinsamkeit" et "Feldeinsamkeit" résument l’émerveillement et la frustration ressentis à l’écoute : émerveillement face à un timbre enjôleur et un legato lait et miel, frustration fasse à l’absence de réelle mezza-voce. On sent le chanteur s’appliquer très professionnellement dans un univers qui n’est pas le sien. Changement radical d’ambiance avec le bouquet de Volkslieder donnés en deuxième partie : jeunesse, fougue, élégance, chant naturel et sans-arrière-pensées : on entend le soliste enfin dans son élément. Tout a déjà été écrit de Graham Johnson, de son art de l’accompagnement qui fait de lui l’égal d’un Gerald Moore ou d’un Michael Raucheisen. Un disque magnifique, avec un coup de cœur pour le délicieux Spannung en duo avec la soprano Harriet Burns. (Olivier Gutierrez)