 A la fin des années 1980, Stephen Hough, sous la direction impérieuse d’Andrew Davis, avait enregistré des versions saisissantes de ces deux opus. Le temps a passé sur les fureurs virtuoses du jeune homme, revenant à l’opus 15 et à l’opus 83 vingt trois ans plus tard, le jeu s’en est décanté, la réserve a gagné sur la foudre. Magnifique de pure poésie, le Deuxième Concerto en profite à plein, ballade sylvestre, avec cor et violoncelle dans les brumes, Stephen Hough faisant oublier l’endurance virtuose que l’œuvre exige. Il n’arrête pas de chanter ! L’orchestre, volontairement discret, achève de faire de ce Concerto une symphonie lyrique. Admirable, et le Premier Concerto ne l’est pas moins, où le pianiste renonce aux orages qu’il déclenchait jadis, cherche un ton ténébreux, parfois jusqu’à l’amer. Ce Brahms là n’est plus un jeune virtuose conquérant, Stephen Hough entend déjà le prophète qui paraitra dans les ultimes opus. Contresens ? En tous cas l’inverse absolu de sa première proposition, sinon dans le final où la fièvre, comme jadis, le gagne, l’exalte, emportant l’orchestre dans une furia toute magyare. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

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