 D’une légende orientale, les amours illicites de Magelone, Princesse de Naples et du Comte Pierre de Provence, réduit en esclavage par les Turcs, et qui bien des péripéties plus tard retrouvera son amante tenant un hospice pour les pauvres, le poète allemand Ludwig Thieck fit un recueil, dont Brahms s’empara pour composer ce cycle, en partie autobiographique ? S’il est avéré que le compositeur resta toute sa vie amoureux de Clara Schumann, les protagonistes de cette histoire décidèrent d’un commun accord de détruire leur correspondance : les spécialistes pourront continuer à débattre. Les artistes font ici appel à un récitant, pratique que Brahms désapprouvait, mais qui s’est imposée. On ne s’attendait pas à entendre le grand Klaus Mertens dans cette tessiture tendue pour son baryton un peu blanchi désormais, sans toutefois rien perdre de sa splendeur, l’intelligence artistique et la technique impeccable du chanteur finissant d’emporter l’adhésion, surtout accompagné d’un Michaël Schönheit qui de son Blüthner de 1856 met en valeur toutes les subtilités de cette partition. Richter et Fischer-Dieskau (dans cet ordre) restent indétrônables, mais les nouvelles Magelone étant rares, surtout à ce niveau d’accomplissement, précipitez-vous ! (Olivier Gutierrez)  Brahms wrote his only song cycle, Die schöne Magelone, in the 1860s. He based his work on Ludwig Tieck's Liebesgeschichte der schönen Magelone und des Grafen Peter von Provence from 1797 and composed 15 romances on this tale. The origin of the story, however, can already be found in tales from the oriental manuscript collection Arabian Nights. Having been promised to another suitor, the daughter of the King of Naples, Magelone, falls in love with count Peter of Provence. As the two lovers escape together, Peter falls into the hands of Turkish slave traders. In the end, he manages to escape, but it is only after an odyssey of many years that he is able to embrace his beloved Magelone again.
|