James Weeks (1978-)
Fantasie di strani e dolci misteri della parola, pour voix et violon
Libro di fiammelle e ombre, pour 6 voix

Jacques Arcadelt (1507-1568)
Extraits du "Premier Livre de madrigaux pour 4 voix"

Ensemble Exaudi

Rebecca Lea, soprano
Lucy Goddard, mezzo-soprano
Tom Williams, contreténor
David de Winter, ténor
Ruairi Bowen, ténor
Ben McKee, basse

James Weeks, direction

Reposant sur des poèmes de Pétrarque et de Pietro Bombo, poètes de la Renaissance italienne, ce "Book of Flames and Shadows" se propose de mettre en regard une poignée de madrigaux de Jacques Arcadelt et des pièces contemporaines signées du chef de l'ensemble choral Exaudi : James Weeks par ailleurs compositeur d'une "Fantaisie di strani e dolci misteri della parola" pour voix et violon (2018) et d'un recueil, le "Libro di fiamelle e ombre" à six voix (2020). D'un côté une musique revendiquant la micro-tonalité, la dimension haptique, le plain chant « parlé », la relation phénoménologique avec le monde naturel (sic). Friselis, chuchotis, simple récitation, la voix posée au plus près du corps du texte, Weeks nous épargne heureusement cris et éclats de voix. De l'autre sept Madrigaux issus du Premier livre de Madrigaux à quatre voix de Jacques Arcadelt composé en 1539 d'une très subtile polyphonie et d'une grande sensibilité poétique. Face à la musique froide et post-moderne de Weeks qui apparaît immatérielle, comme émaillée de contingences structurelles, celle d'Arcadelt en revanche paraît symboliser à chaud le triomphe du courant humaniste de la Renaissance. L'ensemble Exaudi remarquable de justesse et capable d'exprimer les nuances les plus infimes des partitions des deux compositeurs, nous invite là à une passionnante confrontation. (Jérôme Angouillant)

Book of Flames and Shadows is a continuous sequence of music lasting about an hour, incorporating two pieces by James Weeks (*1978) and madrigals by Jacques Arcadelt (1507-68). Its theme is the awakening, of the sensual and erotic power of the spoken word, and its transformation into song, through the love poetry of Petrarch (1304-74) and his later imitators, including Pietro Bembo (1470-1547). A music of beginnings, of brief glances and tentative flowerings, planted in Italian Renaissance soil: looking back to the reticent, emerging expressivity of the earliest madrigals; to the attuning of lyric poetry to vocal sound in Petrarch; and to the way these new-old powers enable the artist to trace with more electric precision the contours of desire.