Berg Wozzeck Silja Uhl Evans Böhm - Opd7020 - Low Price - by Opera Doro

Karl Böhm revint régulièrement aux deux opéras d’Alban Berg, Lulu, et Wozzeck. Ce seront d’ailleurs, avec le Pelléas et Mélisande de Schœnberg, ses seules incursions dans le répertoire de la Seconde Ecole de Vienne. Autant que dans la musique de Berg il s’immerge dans les complexités psychologiques de la pièce de Büchner sans jamais oublier le rythme trépidant du découpage quasi cinématographique que le compositeur en déduisit. Il pense avant tout théâtre, ne faisant pas de l’œuvre, à la manière d’Erich Kleiber ou de Dimitri Mitropoulos, un manifeste de la musique moderne. L’enregistrement de cette production du Festival de Salzbourg 1971 est la moins connue de ses trois captations, mais fascine par l’intensité de son lyrisme, l’omniprésence de sa direction. Assurément Wozzeck aura été l’un des rôles majeurs de Geraint Evans chanteur-acteur atypique qui marquait fortement ses emplois. On est saisi par l’intensité d’Anja Silja : sa Marie est comme transfigurée par la scène, bien plus présente que dans la gravure de studio plus tardive consentie à Christoph von Dohnanyi (1979). Les comprimari sont d’un réalisme saisissant : le fort ténor de Fritz Ulh fait un Tambour-major très coq, Lauren Driscoll campe un Andres attachant, le ténor de caractère d’Helmut Melchert l’avait depuis longtemps destiné au terrible Capitaine. On guettera tout particulièrement l’apparition de Zoltan Kelemen dans les quelques mots du premier artisan (Discophilia, Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)