 C’est la réédition d’une prise live, mono, remastérisée, réalisée à La Fenice de Venise. Au faîte de sa gloire, Mario del Monaco, dont Pollione était un des rôles fétiches, ne l’enregistrera en studio que l’année suivante pour Decca, avec la superbe Elena Suliotis et Silvio Varviso à la direction. Mais la version était tronquée. La nôtre s’ajoute aux captations des années précédentes avec Callas (RAI Roma/Serafin ; Scala/Votto) et sera suivie, trois semaines après, de la reprise avec la même distribution, mais dirigée par Gavazzeni. Il faut dire que le ténor ne connaissait alors que Franco Corelli comme rival, et déplaçait les foules. Elinor Ross campe une Norma intensément dramatique, qui a oublié le bel canto pour tomber dans le vérisme. Elle n’en est pas moins émouvante. Le Pollione de Mario del Monaco a pris dix ans depuis sa rencontre avec Callas et Serafin (signalé plus haut). La voix a quelque peu perdu de sa séduction juvénile pour se durcir. Les seconds rôles déçoivent, tout en projection et sans grâce. L’enregistrement vaut comme témoignage et comblera les curieux comme les fans du Lion de Venise, sans plus. (Yvan Beuvard)  Aux amateurs de bel canto, La Fenice propose l’écho de quatre spectacles captés sur le vif entre 1966 et 1973 : si l’orchestre (et le chef permanent Ettore Gracis pour deux d’entre eux) n’y brillent guère, on y repère quelques étoiles. Norma vaut pour l’Adalgisa intensément charnelle de Cossotto, supérieure ici à ce qu’elle sera en studio. Le Rigoletto chauffé à blanc par Lopez-Cobos est dominé par un Cappuccilli déchaîné, doté d’un legato infini : le bouffon tragique, a toujours été, avec Macbeth, son meilleur rôle verdien. L’édition de Lucia di Lamermoor retient l’attention par son intégrité (on y trouve l’air de Raimondo – excellent Paolo Washington – comme le duo de la Roche au Loup), la direction théâtrale de Gavazzeni et l’incarnation d’une Scotto juvénile, aux teintes lunaires, ovationnée après l’étincelante cadence conçue pour Nellie Melba. Mais c’est la distribution du Barbier de Séville qui s’avère la plus équilibrée : trois ans avant leur célèbre intégrale sous la baguette d’Abbado, Berganza (Rosina racée, virtuosissime) et Montarsolo (Basilio d’anthologie) y côtoient un Figaro incisif (Trimarchi) et un Bartolo imposant (Mariotti), qui n’hésite pas à jouer du falsetto. De fort émouvants témoignages ! (Olivier Rouvière)  Vincenzo Bellini’s Norma is a towering masterpiece of the bel canto tradition, presented here in a carefully curated 2-CD edition. At its heart is the tragic story of the Druid priestess Norma, torn between love, duty, and betrayal in a world on the brink of war. This recording highlights the opera’s most iconic moments, including the sublime “Casta diva” and the dramatic final duet. A distinguished collector’s edition and a graceful entry point into Bellini’s lyrical world, this set combines vocal elegance with timeless presentation.
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