En ce temps là un grand réseau de télédiffusion investissait dans un orchestre symphonique de haut niveau et faisait venir l'un des plus grands chefs du monde pour diffuser des concerts aux heures de grande écoute. C’était il y a plus de cinquante ans, c’était les débuts de la télévision qui, à l’époque, avait des ambitions culturelles, autrement dit c'était il y a une éternité. Aujourd’hui il ne nous reste que ces vestiges, qui sont tombés dans le domaine public, et qu’Urania a la bonne idée de rééditer. Ce témoignage est exceptionnel, pas seulement pour ce qu’il représente mais aussi pour le contenu proprement dit, la direction de Toscanini : autorité du regard, clarté et économie du geste, contrôle de la dynamique incroyablement précis. Bien sûr, on peut ne pas apprécier cette direction sèche à la scansion un peu trop métronomique, mais c’est à connaître, à voir. Evidemment l’image télé des années cinquante n’est pas terrible, le son est monophonique (mais très correct cependant), mais la valeur du témoignage demeure, et elle est fondamentale.