Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie n° 9 en ré mineur, op. 125

Orchestre Philharmonique de chambre de Pologne
Wojciech Rajski, direction

Mon premier est une prouesse technologique pour qui possède un équipement adapté au système surround 5.1 (Il s’agit d’un nouveau SACD stéréo multicanal). Mon deuxième est une symphonie de Beethoven, pas n’importe laquelle puisqu’elle constitue l’aboutissement de l’œuvre du compositeur (le chiffre neuf). Mon troisième est le Philharmonique de Chambre de Pologne créé en 1982 par le chef Wojciech Rajski, un chœur bien achalandé et quatre solistes polonais. Mon tout est cette nouvelle parution Tacet, clôturant l’intégrale des symphonies de Beethoven par le chef polonais. Au-delà du programme du CD peu original mais cohérent en regard du projet, la restitution sonore est effectivement bluffante, même avec un lecteur SACD et un système home vidéo de milieu de gamme. Clarté de la disposition des pupitres, magnificence des timbres (la petite harmonie !), La mariée est si belle qu’on en oublie l’interprétation du chef et de son orchestre. Wojciech Rajski s’avère précautionneux, attentif à la progression dramatique qui régit l’arche, entrecoupant volontiers le discours déjà cyclothymique de la partition, de trous, de brefs silences, (comme le ferait un pianiste dans les dernières sonates) puis va jusqu’à enfler ses tempi au gré d’un élan subit et passager, avec l’objectif d’animer le long mouvement intermédiaire Scherzo. L’Adagio déroule sagement son cantabile, perturbé par les alarmes harmoniques habituelles. En revanche le chef s’acquitte prestement du Presto allegro assai final, aidé de sa battue sèche et martelée, entrainant les quatre excellents chanteurs et le chœur dans le maelström chaotique final. Suit un singulier et ineffable silence où l’auditeur installé dans son canapé attend une houle d’applaudissements frénétiques comme s’il était au concert ! (Jérôme Angouillant)