Beethoven Les 9 symphonies Sushanskaya - QTZ2170 - Quartz - Classique - Nos labels

Rimma Sushanskaya est une violoniste, élève de David Oistrakh, qui s’est mise à la direction d’orchestre, il y a quelques années. En publiant ces 9 symphonies de Beethoven, l’éditeur met en avant le fait qu’il s’agit là, de la première intégrale enregistrée, dirigée par une femme. La concurrence avec de multiples intégrales existantes est rude ; il faut reconnaître que malgré certaines qualités, celle qui nous est proposée ici ne va pas bouleverser fondamentalement la discographie. En effet, on cherche à trouver une vision forte et cohérente des interprétations des différentes symphonies. Mais certains mouvements, comme l’andante de la 1ère symphonie ou l’allegro final de la 4ème symphonie, manquent de clarté. Les tempos sont souvent lents et donnent l’impression d’une interprétation appliquée et dépourvus parfois de tonus, comme dans l’allegro de l’"Héroique" ou dans l’allegro initial de la 5ème symphonie. Il est vrai que le National Symphony Orchestra, crée pendant la seconde guerre mondiale à Londres, est surtout connu pour ses très nombreux enregistrements de musiques de film et de comédies musicales. Il lui manque certainement une habitude de fréquentation suffisante des œuvres du grand répertoire classique. La 6ème symphonie "Pastorale" est une des plus réussies, grâce à un climat très évocateur des scènes écrites par le compositeur. La 8ème symphonie nous fait entendre un allegro initial parfaitement rythmé. La 9ème symphonie comporte des crescendos, dans l’allegro ma non troppo du 1er mouvement, qui auraient mérité plus de force dans leur progressivité. Le quatuor vocal, très engagé, est surtout dominé par la soprano Jennifer Davis et le chœur du Brighton Festival chante presque tout avec la même intensité. Cette intégrale laisse l’impression de ne pas être toujours suffisamment habitée, comme cela ressort dans le presto de la 7ème symphonie. Il manque parfois un climat, une lisibilité forte de l’intention, alors que ces enregistrements sont soignés, avec une excellente prise de son réalisée dans une église de Londres qui a une remarquable réverbération. Ce coffret pourra convenir à ceux qui sont adeptes de belles prises de son. Après cela, il faudra revenir à d’autres références pour ces 9 symphonies : Ferenc Fricsay, Karl Bohm… (Walter Appel)