Ses Variations Goldberg nous avaient tiré l’oreille. Beaucoup d’idées, une technique parfois incertaine, une volonté claire de répondre à Glenn Gould en copiant son toucher et même ses maniérismes. Intéressant, inabouti, frustrant. Tout comme l’intégrale des Sonates de Beethoven qu’il publie aujourd’hui et dont les écoutes répétées m’ont laissées partagé. Là encore, foison d’idées et de propositions intéressantes, un art du discours incontestable qui pourtant se heurte sans cesse à des limites – techniques, cela est flagrant dans la Waldstein, dans la Hammerklavier qui a quelque chose de la grande déglingue hystérique qui osait jadis Richard Buhlig, de style presque toujours. Et la réalisation pèche par des scories –traits inaboutis, phrasés cahotants, absence de legato, piano vraiment très laid –qui pourtant ne parviennent pas à me faire vouer l’entreprise aux gémonies. Pourquoi ? Parce que Daniel- Ben Pienaar ose tout, les tempos fous, les phrasés atypiques, les accents décalés, il fonce dans son Beethoven avec une ardeur impérieuse qui souvent méprise le style mais trouve le sens du texte. Je vous aurais prévenu, cette intégrale est une expérience limite, imparfaite, qui ne flatte pas l’oreille mais assurément beethovénienne. Il me semble qu’il a trouvé ici son compositeur bien plus qu’en Bach (Discophilia, Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) Having scaled the heights of J. S. Bach’s “48,” The Well-Tempered Clavier (AV 2299), as well as Bach’s Goldberg Variations (AV 2235) and Mozart’s Piano Sonatas (AV 2209), Daniel-Ben Pienaar turns to arguably the most revered body of works in the piano repertory, Beethoven’s “32.” Training his sharp intellect and formidable technique on this touchstone of classical canons, Pienaar’s interpretations are altogether as stimulating as they are engaging.
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