 Décidément, plus ils avancent dans cette musique, plus ils semblent s'affermir et se parfaire, notamment dans l'homogénéité (l'équilibre sonore, surtout) d'une formation trio où trop souvent le bon gros piano a tendance un peu à offusquer ses deux partenaires, et dans l'évidente écoute réciproque entre violon et violoncelle. Cela chante, cela médite, mais aussi cela danse et cela pulse, sans rien qui ne pèse ni ne pose. Le "jeune" Swiss Piano Trio a tout de même déjà vingt ans d'existence et cela s'entend. Ce 4ème trio dit Gassenhauer selon un air opératique à la mode de l'oublié Weigl, un Beethoven rarement si enjoué et serein (rendant encore hommage au goût du jour) l'avait d'abord pensé avec clarinette, et on dit qu'il regretta ensuite de ne l'avoir point conclu par un final plus dramatique. L'autre trio donné ici, c'est en réalité le septuor, transcrit (quasi entre sérénade et esprit symphonique !) par le compositeur lui-même pour des raisons moins commerciales que personnelles (à jouer en famille chez le médecin ami qui le suivait). Enfin, cet allegretto isolé de jeunesse, catalogué par Hess, est encore conventionnel mais déjà un peu original par son développement (alternant motif de quatre notes et motif de deux, partagés entre les instruments). (Gilles-Daniel Percet)  With the Piano Trio in E-flat Major, Op. 38 (adapted from the Septet, Op. 20) and ‘Gassenhauer’ Trio, Op. 11, the fourth installment of Beethoven’s complete piano trios includes two splendid works in which the violin parts can also be played by the clarinet. The recording also features the Trio Movement in E-flat Major, Beethoven’s earliest attempt in the genre.
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