Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate n° 1 en ré majeur, op. 12 n° 1
Sonate n° 2 en la majeur, op. 12 n° 2
Sonate n° 3 en mi bémol majeur, op. 12 n° 3
Sonate n° 4 en la mineur, op. 23
Sonate n° 5 en fa majeur, op. 24 "Le Printemps"
Sonate n° 6 en la majeur, op. 30 n° 1
Sonate n° 7 en do mineur, op. 30 n° 2
Sonate n° 8 en sol majeur, op. 30 n° 3
Sonate n° 9 en la majeur, op. 47 "Kreutzer"
Sonate n° 10 en sol majeur, op. 96

Annedore Oberborbeck, violon
Michael Schöch, piano

Voilà un duo d’autant plus remarquable que cette intégrale des dix sonates de Beethoven a été captée en concert lors de trois soirées. Est-ce le défi à relever, la nécessité d’une perfection à atteindre, l’envie aussi de délivrer une interprétation d’un seul bloc ? Il n’en demeure pas moins que la conception est particulièrement dense et resserrée. Aucune baisse de tension, aucune digression vers un préromantisme naissant. Cette lecture est d’un classicisme parfait, rappelant quelques références du passé. La prise de son manque souvent d’espace et le retrait léger du piano accentue un sentiment de concentration intellectuelle au détriment d’une tendresse que l’on aurait aimé plus rayonnante. Sans aucune virtuosité ostentatoire, mais avec beaucoup de simplicité dans le geste et un grand souci dans la justesse de l’intonation, les deux musiciens vont au cœur de la partition. Ils se confient pour un public restreint et nullement avec l’ambition de séduire une grande audience. Cette probité pourra attirer ou paraître trop austère. C’est selon. (Jean Dandrésy)